L'enseignement est sans doute l'un des meilleurs miroirs de la vie française. D'abord, parce que l'école, en tant que lieu d'émancipation et de socialisation, est au cœur du débat des Lumières, des projets de la Révolution et de l'idée républicaine. Ensuite, parce qu'un certain nombre de comportements collectifs, de référence, de valeurs se sont constitués à l'intérieur ou à partir de l'école (on songe à l'écho que rencontrent encore un peu partout certaines fables de la Fontaine, à la sacralisation de l'orthographe et plus généralement à l'idée que les Français se font de leur pays).
Au cours du XIXe siècle deux grandes périodes s'imposent : des années 1800 à l'arrivée de Jules Ferry au ministère de l'Instruction publique en 1879, c'est la fin de l'ancien régime scolaire. Vient ensuite le siècle de Jules Ferry, quatre-vingts années où s'impose et s'affirme l'Ecole de la République : époque d'autonomie, de certitude et de rayonnement, apogée de la société enseignante, bien que n'en soient absentes ni les tensions internes ni les contradictions. Il s'agit ici d'étudier l'école au XIXe siècle. Pour cela un plan en tryptique semble convenir avec dans un premier temps, l'étude des différentes lois, ensuite l'évolution de l'école et enfin les contestations.
[...] Le catéchisme y devient la première matière. Et l'esprit dans lequel la loi Falloux est appliquée renforce le cléricalisme scolaire : entre 1850 et 1852, les instituteurs convaincus de socialisme sont systématiquement révoqués (4000 cas?) et l'on surveille de très près les opinions voire l'appartenance confessionnelle des professeurs de lycée. Nommé au ministère de l'Instruction publique, Alfred de Falloux, catholique légitimiste du Parti de l'Ordre, retire officiellement le projet de Carnot le 4 janvier 1849 et dissout la Commission des études scientifiques et littéraires. [...]
[...] La Constitution fédérale ne légifère toutefois pas sur le statut du privé, les cantons restant libres de le reconnaître, le réglementer ou l'interdire. Actuellement, tous les cantons reconnaissent la liberté de l'enseignement et autorisent le recours au privé, qu'ils placent sous la surveillance générale de l'Etat. Seuls quelques-uns le subventionnent, bien qu'il assume une fonction de service public. Au XIXe une véritable éducation devait être couronnée par un séjour, même bref, dans la patrie des Rousseau, Pestalozzi, Fellenberg ou du père Girard. [...]
[...] L'école de François Guizot à Jules Ferry L'enseignement est sans doute l'un des meilleurs miroirs de la vie française. D'abord, parce que l'école, en tant que lieu d'émancipation et de socialisation, est au cœur du débat des Lumières, des projets de la Révolution et de l'idée républicaine. Ensuite, parce qu'un certain nombre de comportements collectifs, de référence, de valeurs se sont constitués à l'intérieur ou à partir de l'école (on songe à l'écho que rencontrent encore un peu partout certaines fables de la Fontaine, à la sacralisation de l'orthographe et plus généralement à l'idée que les Français se font de leur pays). [...]
[...] Enfin, il convient de faire référence à la ligne Maggiolo, menée entre1877 et 1879 à partir des signatures au mariage, sous le rapport à l'alphabétisation. Ainsi, deux France nettement distinctes que sépare une ligne allant de Saint-Malo à Genève : au nord une scolarisation importante et ancienne autour de deux pôles dynamiques (La Lorraine et la Normandie) ; au sud, une insuffisance assez générale, particulièrement marquée en Bretagne et dans l'ouest du Massif Central. Enfin s'ouvre la dernière grande période de l'Ancien Régime scolaire avec l'enseignement secondaire de masse qui est un temps de turbulences, de changement d'échelle, où les disciplines et les méthodes, le statut social des maîtres, l'influence de l'institution scolaire elle-même sont remis en question. [...]
[...] Précisons que cette procédure est inévitable tant qu'il n'y a pas d'unité de manuels et que les maîtres n'ont pas reçu de formation professionnelle. La méthode mutuelle fut la grande innovation pédagogique de la Restauration. La méthode mutuelle, s'efforce de pallier le manque de maîtres par la participation de certains élèves avancés à la tâche d'enseignement : ces moniteurs juchés sur de minuscules estrades latérales, se partagent les élèves et sous le commandement du magister, en s'aidant d'un nouveau matériel pédagogique (les tableaux muraux et les ardoises), enseignent l'un la lecture, l'autre l'écriture, un autre enfin le calcul. [...]
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