Pour Albertini, vient ensuite ce qu'il appelle "le siècle de Jules Ferry", c'est-à-dire quatre-vingts années où va s'affirmer l'Ecole de la République. En effet le 4 février 1879 Jules ferry entre dans le premier gouvernement républicain homogène. De plus, avec son accès à la présidence du conseil et avec la nomination de Ferdinand Buisson comme directeur de l'enseignement primaire, l'uniformité de vue et d'action qui avaient jusqu'alors fait défaut à toutes les politiques scolaires vont être instaurées. Nous verrons donc, à travers l'école et les réformes l'enracinement de la République et l'aboutissement des luttes. Enfin, nous développerons l'idée qu'avec la volonté d'unifier les Français dans une même culture républicaine, avec une même langue, l'école devient en quelque sorte un instrument de la IIIème République, ce qui n'est bien sûr pas sans poser de problèmes...
[...] Les lois scolaires de Jules Ferry ont donc réellement aidées à l'enracinement et à l'affirmation de la République et ont marqué ainsi la fin des luttes. Cependant, Jules Ferry et les dirigeants de la IIIe République ne se contentent pas de ces résultats. Ils ne veulent pas seulement des citoyens instruits. Ils veulent aussi forger de bons républicains et faire naître chez les Français l'idée d'identitée et d'unité nationale. Outre sa fonction proprement scolaire, l'école publique a pour mission d'éduquer les citoyens. [...]
[...] L'Ecole est tenue en même temps pour un moyen essentiel de promotion sociale. Enfin, censée transmettre à tous le patrimoine national, elle manifeste l'idée que les Français se font de leur pays et de leur culture. C'est dans cette optif que l'on met en place un élargissement étonnant des horizons scolaires, surtout dans ce que l'on va appeler les écoles communales. Cependant, c'est tout un système qu'il faut reforger. Les quelques enseignants par exemple sont gérés avec beaucoup d'autorité, ce qui montre les restes d'inspirations napoléoniennes. [...]
[...] L'essentiel se joue dans les symboles, les programmes, le statut et la formation des enseignants. Les nouveaux programmes scolaires de 1882 découlent visiblement de l'encyclopédisme puisqu' ils visent à donner aux enfants, garçons et filles, un savoir positif, en plus de la lecture et de l'écriture. En effet, de gros efforts sont fais pour donner un accès à la culture aux filles qui jusqu'ici en étaient quasiment privées. L'École de la République c'est aussi l'École de la Science et du Progrès. [...]
[...] L'école est au cœur du pacte républicain. L'école de la République c'est d'abord l'école de la liberté. La laïcité constitue la clé de voûte de la république. Sans laïcité, il n'y a plus de République. Car c'est en effet la République qui propose à chaque individu, quel que soit sa religion et sa condition sociale, une chance de s'émanciper. Et cette égalité des chances qui est aussi une égalité des droits ne peut se concrétiser que si la liberté de conscience de chacun est reconnue, que si la laïcité est appliquée, et respectée. [...]
[...] De plus, avec son accès à la présidence du conseil et avec la nomination de Ferdinand Buisson comme directeur de l'enseignement primaire, l'uniformité de vue et d'action qui avaient jusqu'alors fait défaut à toutes les politiques scolaires vont être instaurées. Nous verrons donc, à travers l'école et les réformes l'enracinement de la République et l'aboutissement des luttes. Enfin, nous développerons l'idée qu'avec la volonté d'unifier les Français dans une même culture républicaine, avec une même langue, l'école devient en quelque sorte un instrument de la IIIème République, ce qui n'est bien sûr pas sans poser de problèmes. En 1870, la France est un pays socialement en retard. [...]
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