Après avoir étudié l'école des notables, celle de la période qui va de 1815 au début des années 1880, on s'attardera ensuite sur l'école républicaine, sachant que la République véritable, celle des républicains, ne commence en réellement qu'en 1879. On pourrait traiter de l'enseignement secondaire et supérieur qui donne ses élites à la démocratie ; néanmoins il a semblé plus pertinent de privilégier ici l'étude de l'enseignement primaire car c'est souvent doté exclusivement de ce bagage que le citoyen va exercer ses devoirs vis-à-vis de la République...
[...] Il n'est pas un adepte du laïcisme scientiste. Il se reconnaît plutôt en un anticléricalisme qui lui fait estimer dangereuses les congrégations religieuses dans la société française : ces congrégations qui dispensent de l'enseignement constituent, pour tous les laïcards une emprise excessive sur la jeunesse française et une dangereuse menace de division de la société. Le but affiché par Waldeck-Rouseau est donc d'interdire les plus gênantes tout en surveillant les autres. Par la loi sur les associations du 2 juillet 1901, Waldeck-Rousseau oblige les congrégations à solliciter une autorisation qui ne peut leur être accordée que par la loi ; une fois autorisées, les congrégations doivent solliciter un décret pour fonder tout nouvel établissement, puis sont contrôlées et peuvent être dissoutes par décret ; celles qui ne reçoivent pas d'autorisation voient leurs établissements fermés et leurs membres privés du droit d'enseigner. [...]
[...] A lors, l'école lieu d'apprentissage de la démocratie ? Certes, mais en France au cours du XIXème siècle, le concept de citoyenneté n'est pas nécessairement synonyme de celui de démocratie ; d'autant que le système scolaire apparaît largement sous le contrôle du pouvoir politique qui a bien compris que c'est à et par l'école que se constituent les consciences politiques, que se forment les partisans et les opposants au régime en place : durant la Restauration et la Monarchie de Juillet, la citoyenneté s'exerce à travers un suffrage censitaire et capacitaire ; l'instauration en 1848 du suffrage universel masculin, qui aurait pu être l'aboutissement du long chemin démocratique, favorise pourtant la création d'un régime liberticide ; avec leur arrivée progressive au pouvoir après la chute du Second Empire, les républicains tirent les enseignements de cet échec : il s'avère indispensable de faire l'apprentissage de la démocratie. [...]
[...] GONTARD, L'Enseignement primaire en France de la Révolution à la loi Guizot, Les Belles Lettres. L. LEGRAND, L'influence du positivisme dans l'œuvre scolaire de Jules Ferry, Marcel Rivière et Cie. F. MAYEUR, Histoire générale de l'enseignement et de l'éducation en France. T.III : De la Révolution à l'éducation républicaine, G. V. Labat Edition. [...]
[...] MAYEUR, Les Débuts de la Troisième République (1871-1898), Point Seuil Histoire, collection Nouvelle Histoire de la France Contemporaine M. REBERIOUX, La République radicale (1898-1914), Point Seuil Histoire, collection Nouvelle Histoire de la France Contemporaine J.C. CARON, La nation, l'Etat et la démocratie en France de 1789 à 1914, Armand Colin. P. ROSANVALLON, Le sacre du citoyen, Gallimard. C. CHARLE, Histoire sociale de la France au XIXème siècle, Point Seuil Histoire. A. [...]
[...] Sujet d'Histoire contemporaine : L'école, facteur de démocratie ? La France au XIXème siècle (1815-1914) Bibliographie utilisée A. JARDIN, A. J. TUDESQ, La France des notables (1815-1848), Point Seuil Histoire M. AGULHON ou l'apprentissage de la République (1848-1852), Point Seuil Histoire, collection Nouvelle Histoire de la France Contemporaine A. PLESSIS, De la fête impériale au mur des confédérés (1852-1871), Point Seuil Histoire, collection Nouvelle Histoire de la France Contemporaine J. M. [...]
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