« L'éducation est socialisation et ce sont les transformations sociales […] qui peuvent servir de marques pour une histoire de l'école ». C'est pourquoi la peur, la morale ou les idées « positives » de la Révolution française à propos des « droits de l'homme » ouvrent les portes à l'Ecole de la République jusqu'aux Antilles françaises et ici plus précisément, en Martinique. Mais pour arriver à ce stade, celle de l' « Ecole pour tous », le chemin « abolition-assimilation-autonomie » reste long et tumultueux.
Cependant, avant cela, il y a eu l'époque coloniale et la traite des Noirs dans les habitations durant laquelle les fils des colons aisés partaient étudier à la Métropole. Quant aux noirs, rapporte Jack Corzani « la seule culture qui leur importait était celle de la canne à sucre ». Si la scolarisation se renforçait dans l'île pour les fils de colons et de plus en plus pour les filles, on comprend là que les esclaves n'y trouvaient pas leur place. Dans les années 1680, c'était l'époque de la tutelle religieuse sans remise en question jusqu'à la Révolution, et encore ! Pas tout à fait. De plus en plus de religieux débarquent sur l'île, missionnaires, dominicains, bien que leur nombre reste encore insuffisant pour assurer l'instruction des enfants de colons mais aussi des petits affranchis noirs ou métisses dont le nombre augmentera au fur et à mesure.
[...] Cependant, avant cela, il y a eu l'époque coloniale et la traite des Noirs dans les habitations durant laquelle les fils des colons aisés partaient étudier à la Métropole. Quant aux noirs, rapporte Jack Corzani la seule culture qui leur importait était celle de la canne à sucre Si la scolarisation se renforçait dans l'île pour les fils de colons et de plus en plus pour les filles, on comprend là que les esclaves n'y trouvaient pas leur place. Dans les années 1680, c'était l'époque de la tutelle religieuse sans remise en question jusqu'à la Révolution, et encore ! [...]
[...] Le clergé colonial est le plus souvent au service de la religion en ce sens et de la cause esclavagiste puisqu'elle telle est sa mission. C'est au nom de la religion et en se fondant sur les sophismes de certains théoriciens dont l'Abbé Rigord, que se justifiait la Traite des Noirs. Plus tard, des hommes comme Brissot, Lafayette, Mirabeau, Robespierre, Lamartine, Arago ou encore Schœlcher (sous-secrétaire d'Etat à la Marine et chargé des colonies) fonderont la Société pour l'abolition de l'esclavage avec le Duc de Broglie en 1834. [...]
[...] III/Finalités et limites de l'instruction religieuse aux colonies Il faut contrôler l'agitation des esclaves et maintenir l'ordre esclavagiste. Des émeutes et des tueries ont lieu dans les habitations. Il importe de les mettre face à leur âme punissable. Les Noirs vont au catéchisme. Bien entendu, c'était une version tropicale de la religion chrétienne qui était proposée aux esclaves. Leur instruction générale était expurgée, censurée, débarrassée en quelque sorte de toute sa philosophie humanitaire et égalitaire. On ne parlait jamais de droits mais seulement et sans cesse de devoirs de docilité, de servilité, de résignation, des terribles punitions réservées dans l'au-delà aux malheureux qui auraient l'idée de désobéir au Maître tout-puissant ou de se révolter contre le système immuable. [...]
[...] Mais en même temps on observe une hyperidentification ou assimilation Se développent d'autres systèmes d'opposition idéologiques complexes. Pour affirmer leur différence dans leurs options sociales, les représentants du peuple ne peuvent plus explicitement remettre en question l'idée de droit à l'école. Dans l'idéologie patente, l'école pour tous est en route comme une nécessité Bibliographie -Jack Corzani, Dictionnaire encyclopédique Désormeaux, Vol Dugommier Grèves. Article Enseignement p 1026-1041 par Antoine Abou. Bibliothèque Schoelcher. -Henry Delinde, Education et Instruction en Martinique (1635-1830), L'Harmattan 2006. Chapitre II La menace des sociétés dominées pg 113- 136. [...]
[...] Lui-même possédait des esclaves et défendait la société esclavagiste. Le Père Labat permet une division de l'opinion qu'à l'instruction des Noirs. Il écrit que la race africaine descend de Chanaan, fils de Cham, lequel fut maudit par son père Noé et condamné à être l'esclave des esclaves de ses frères Sam et Jacquet A cela on en vient à postuler que l'esclavage est [effectivement] bon aux esclaves [dits ici Nègres], c'est parce que [l'esclavage] sauve les âmes en les faisant chrétiens (Nouveau voyage aux îles françaises d'Amérique ; L'instruction des nègres, Vol 2. [...]
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