D'un même élan, l'ensemble des peuples européens, des minorités dominées, se soulevèrent contre les États qui les asservissaient. Un même mouvement tenta de faire table rase du Congrès de Vienne de 1815 qui avait ancré une Europe d'États sans prendre en compte les nations européennes. Pourtant, la violence des répressions dans toute l'Europe fera du printemps des peuples un véritable échec dans le mouvement des nationalités.
Au-delà de l'inefficacité directe des révolutions de 1848, ne peut-on pas voir un échec fécond pour les mouvements des nationalités ?
[...] En Autriche, le Prince reprend la ville de Vienne le 31 octobre. Avec l'aide de la Russie, les Autrichiens reprendront la ville de Prague. L'armée autrichienne aura donc eu raison des différents mouvements en Europe de l'Est. Dans l'espace germanique, le Parlement de Francfort tente toujours de trouver une issue au problème de l'unité allemande. A la suite de troubles survenus dans le Parlement, le roi de Prusse Frédéric-Guillaume IV va tenter de dissoudre le Parlement. In extremis, ce dernier lui proposera la couronne d'Allemagne. [...]
[...] Au-delà de l'inefficacité directe des révolutions de 1848, ne peut-on pas voir un échec fécond pour les mouvements des nationalités ? I / Les mouvements des nationalités en Europe à la veille de 1848 De l'origine des aspirations nationales Le mouvement des nationalités en Europe s'est inspiré des différents courants de pensée qui ont traversé l'Europe depuis la fin du XVIIIe siècle. Au mouvement des Lumières, il prendra l'idée de droit naturel des peuples. Le Romantisme apportera plus tard l'exaltation du passé des différents peuples. [...]
[...] La Sainte-Alliance devient alors très rapidement une communauté d'Etat contre-révolutionnaire opposée aux mouvements des nationalités. Depuis 1815, le climat politique dans l'ensemble de l'Europe est instable mais l'ordre Metternichien permet d'éviter toutes révolutions à grande échelle. Ce ne sera qu'avec les Trois Glorieuses en France en 1830 que les mouvements européens des nationalités profiteront de la déstabilisation des Etats. Dès le 25 août, la Belgique se soulève contre les Pays-Bas pour aboutir mois plus tard, à son indépendance (Léopold 1er, Roi des Belges). [...]
[...] Le 22 mars, les Hongrois se dotent d'un ministère autonome. On retrouve un phénomène identique à Prague (Bohème) où la population réclame l'égalité de droits entre Autrichiens et Tchèques. Au mois de juin, un congrès panslave est créé dans la capitale afin d'émanciper les Slaves. Cela aura pour effet d'exalter les sentiments nationaux et provoquera une révolution à Prague. Le printemps des peuples semblent donc avoir été une réussite dans un premier temps pour les militants des unités des différentes nations européennes. [...]
[...] Conclusion Le printemps des peuples peut être qualifié sans grande difficulté d'échec vis-à-vis des espérances et des attentes des militants nationalistes : l'ensemble des révolutions européennes fut évincé par la force des armées autrichiennes. A la fin de l'année 1849, on revient aux frontières telles que fixées par le Traité de Vienne plus de trente ans auparavant. Mais l'échec des mouvements des nationalités de 1848 ne marque pas pour autant la disparition de ceux-ci. Ce sera au contraire une mutation des formes de revendications, l'idée de nation s'adaptera maintenant à la Realpolitik afin de permettre l'unité allemande et italienne. [...]
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