« Printemps des Peuples » ou « Printemps des Révolutions », deux expressions qui illustrent avec brio la véritable floraison de mouvements révolutionnaires à laquelle on a assisté dans une large partie de l'Europe en 1848. En ce qui concerne cet exposé, nous nous focaliserons sur l'échec des éclosions révolutionnaires qui se sont déroulées en Allemagne et en Europe Centrale sur la période qui s'étend du 13 mars 1848 avec la révolution de Vienne qui fut le déclencheur de toutes les autres révolutions de la région, au 23 juillet 1849 avec la chute de Rastatt, dernier bastion révolutionnaire allemand.
Avant toute chose, il est important de préciser le sens du mot révolution tel qu'on l'emploie pour les évènements de 1848 en Allemagne et en Europe centrale. En effet, ce mot couvre trois réalités distinctes :
- une révolution rurale en Rhénanie et en Saxe, au début du mouvement, qui se signale par des Jacqueries,
- des révolutions sociales en Allemagne Rhénane et du Nord,
- des révolutions libérales et nationales sur l'ensemble de l'espace étudié et auxquelles nous allons nous intéresser par la suite...
Parler de « Printemps de révolutions » révèle, en plus du goût des historiens pour la poésie et le lyrisme, le caractère éphémère du mouvement. On peut donc légitimement s'interroger sur les causes de cette courte vie en tentant de répondre à la question suivante : peut-on réduire l'explication de l'échec des révolutions en Allemagne et en Europe centrale à la seule réaction du pouvoir monarchique en place dans cet espace ?
[...] Ils écrasent les révolutionnaires en août 1849, puis feront de même dans la Transylvanie voisine. Ils mettent ainsi terme au Printemps de Peuples autrichien ainsi qu'aux aspirations nationales qu'il avait fait naître. La réaction et Prusse et dans les Etats Allemands ou le coup de semonce porté aux aspirations socialistes et républicaines La réaction en Prusse Malgré les concessions libérales qu'il a faites, Frédéric-Guillaume IV sait qu'il peut compter sur la fidélité de l'armée et de l'administration. C'est dans ce contexte et sous l'influence des Junkers (Haute Noblesse) qu'il dissout le Parlement de Berlin. [...]
[...] Pour ce faire, il promulgue, le 4 mars 1849, la Patente impériale qui fait de l'Autriche une monarchie constitutionnelle unitaire, incluant Hongrie, Transylvanie et Croatie. Il dissout ensuite l'Assemblée. Ceci fait, il va s'attacher à mâter la révolution hongroise. Dans cette optique, il commence par déclarer Kossuth coupable de haute trahison puis casse toutes les décisions de la Diète. Il recourt ensuite à une action militaire conjointe avec le Tsar Nicolas II de Russie avec lequel il passe un accord le 1er mai 1849. Ledit accord se solde par l'envoi de soldats russes et soldats autrichiens en Hongrie. [...]
[...] En Hongrie, après s'être imposé dans les deux Chambres de la Diète de Poszny, le parti de Kossuth proclame Assemblée Constituante de session permanente et prend les mesures suivantes : Abolition des droits féodaux Emancipation des paysans Formation d'un gouvernement hongrois autonome Lois d'avril ratifiées le 10 avril par l'Empereur : Vote des citoyens de plus de 20 ans à la chambre basse Liberté religieuse (sauf pour les Juifs) Liberté de la presse avec cautionnement Le 10 juin l'Empereur ratifie la réunion de la Hongrie et de la Transylvanie En Autriche, l'Empereur octroie une constitution dite de Pillersdorf le 25 avril 1848. Elle mécontente les révolutionnaires car elle rend l'élection censitaire et donne un droit de veto à Ferdinand I. [...]
[...] La fin du Printemps des révolutions allemand est symboliquement datée du 23 juillet 1849 avec la prise de Rastatt, dernier bastion révolutionnaire. Conclusion Au terme de cet exposé, il apparait que la réaction monarchique n'a pas joué un rôle majeur dans l'échec du mouvement révolutionnaire en Allemagne et en Europe Centrale car il semble que des causes structurelles aient miné le mouvement de l'intérieur. En effet, devant la diversité des revendications, le manque d'unité des protagonistes et l'importance des aspirations nationales, il était impossible pour ce mouvement de n'être autre qu'éphémère. [...]
[...] Affaibli de l'intérieur, la réaction monarchique va lui porter le coup de grâce. III- Les causes conjoncturelles de l'échec Après avoir été incapables de réagir pendant une période allant de 6 mois à un an selon les Etats, les autorités monarchiques se ressaisissent et entendent restaurer leur pouvoir par une réaction plus ou moins violente. Ces réactions sont les causes conjoncturelles de l'échec. La réaction en Autriche ou l'écrasement des aspirations nationalistes C'est dans l'Empire d'Autriche que la réaction fut la plus violente comme nous allons le voir maintenant. [...]
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