La législative succède en 1791 à la Constituante qui considère sa mission accomplie puisqu'elle a solutionné la crise financière et surtout donnée une Constitution à la France. Cette constituante affirme avoir donné à la France la garantie de la royauté et la liberté, elle formule un des enjeux de la législative : maintenir une prospérité qu'elle a impulsée, prospérité tant sur le plan politique, par la constitution de 1791, que sur le plan international. En effet en 1790, la Constituante déclare la paix aux peuples : "La nation française renonce à entreprendre aucune guerre dans la vue de faire des conquêtes et n'emploiera jamais ses forces contre la liberté d'aucun peuple." C'est une idée résolument nouvelle.
Pourtant la législative ne durera qu'un an : en 1792 les français se trouvent dans une année de conflits intérieurs et extérieurs. On peut donc considérer le mandat des députés de la législative comme un échec. Il semble donc justifié de se demander en quoi la législative a échoué et comment expliquer cette échec?
[...] Le moyen pour cela est la guerre. Au nom du pays des libertéÈs, l'affrontement semble se justifier. L'erreur de la LéÈgislative dans cette stratéÈgie est qu'elle a cru que les autres pays l'aideraient, mais elle a oubliéÈ qu'ils éÈtaient des monarchies. Victime de son optimisme aveugle et sentant ses appuis s'effondrer, l'AssembléÈe cherche des préÈtextes la guerre : le problèËme des princes possessionnéÈs d'Alsace par exemple, ou encore celui de l'éÈmigration incontrôÙléÈe. C'est la France qui déÈclare la guerre la premièËre (le 20 avril 1792), une France exaltéÈe qui n'éÈcoute personne, mêÍme pas Robespierre, qui prôÙnait la paix intéÈrieure avant de dompter les ennemis de l'extéÈrieur. [...]
[...] v Les éÈvéÈnements qui suivent préÈcipitent la chute de la LéÈgislative. Le premier, déÈjà‡ éÈvoquéÈ, est la guerre et les coalitions qu'elle entraîÓne : la France devient en effet un îÓlot antimonarchique en Europe. La peur monte dans les monarchies européÈennes face la RéÈvolution françÁaise. Les éÈtats monarchiques disent alors vouloir "préÈvenir la gangrèËne en coupant le membre gangrenéÈ". C'est alors la premièËre alliance contre la France, forméÈe lors de l'entrevue de Pilnitz (en aoû˚t 1791) par FréÈdéÈric-Guillaume II et LéÈopold. [...]
[...] Cette laïÔcisation sera le but du nouveau réÈgime, et restera une idéÈe forte tout au long de la RéÈvolution FrançÁaise. La léÈgislative prend fin officiellement le 20 septembre 1792 avec la victoire de Valmy. Est-ce l'annonce d'un redressement? La mission donnéÈe la LéÈgislative, c'est-à‡-dire la transition d'une monarchie limitéÈe une monarchie constitutionnelle, ou encore la stabilisation de la situation et l'installation du réÈgime, n'éÈtait pas facile. Cependant elle a éÈchouéÈ dans cette mission qui lui éÈtait confiéÈe par l'AssembléÈe préÈcéÈdente : elle n'a instauréÈ ni paix, ni stabilitéÈ, ni réÈgime parlementaire. [...]
[...] La méÈfiance s'installe en effet depuis que la garde nationale a ouvert le feu sur la population. Ces éÈléÈments seront bien éÈvidemment déÈcisifs pour l'orientation de l'AssembléÈe : modéÈréÈe, avec un PréÈsident centriste : Pastoret. Ce contexte est donc celui d'une absence de confiance en le pouvoir mêÍléÈ un sentiment de rancune. Mais 1792 est aussi une péÈriode de crise qui s'amplifie de plus en plus, mais que la LéÈgislative ne veut pas voir et qu'elle laisse empirer. Crise éÈconomique d'abord, puisque les réÈcoltes de 1791 sont méÈdiocres et entraîÓnent une augmentation des prix dans le pays. [...]
[...] Le fonctionnement de la LéÈgislative créÈe aussi une déÈception des attentes sur le plan de l'exercice politique. La LéÈgislative n'a pas su instaurer un réÈgime parlementaire puisqu'elle a éÈchouéÈ dans la créÈation d'un dialogue avec le roi. Il semble cependant qu'elle ne lui laissait pas de véÈritable choix: soit lui faire renier sa patrie, soit le couper de ses déÈfenseurs hongrois (et sur ce point il faut souligner l'influence incontestable de Marie-Antoinette). Pour un bon fonctionnement du réÈgime, il aurait fallu sans doute des efforts des deux côÙtéÈs : la collaboration du roi et l'acceptation du veto royal par l'AssembléÈe. [...]
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