Au-delà des dates usuellement retenues du 28 août 1789 et du 10-11 septembre 1789, J.-F. Sirinelli retient un autre évènement pour situer la naissance de la droite en France. À la fin de l'année 1788, la seconde Assemblée des notables – appelée également le « parti des aristocrates » en opposition au « parti patriote » — est réunie par Necker. Cette assemblée arrive à repousser le doublement des députés du Tiers-État et vote par tête aux États généraux à venir comme le demandait le Tiers. C'est la première expression dans l'opinion publique de ce qui allait devenir la droite.
Deux évènements sont retenus le plus souvent pour illustrer la naissance du clivage droite/gauche en France. Premièrement, le 28 août 1789, les partisans d'un droit de veto royal illimité se placent à la droite du président de la Constituante Mounier. Ensuite, les 10 et 11 septembre 1789, le débat porte sur la création d'une seconde assemblée qui serait désignée par le roi : les partisans de cette création se rangent à nouveau à droite du président.
Mais rapidement, en fait dès la Convention en 1792, la droite disparaît de l'hémicycle. Celle-ci sera absente du jeu politique jusqu'à la fin de la Révolution. On ne la trouve guère que parmi les émigrés et les contre-révolutionnaires de Vendée.
[...] La première droite situationnelle (J.-F. Sirinelli) C'est avant tout la position relative de l'orléanisme qui le fixe à droite. En effet, il devrait normalement être considéré comme un centre situé entre la gauche républicaine et la droite royaliste. Mais en réalité, par la défense de valeurs matérielles, il se situe à droite de la gauche. Mais cette position est également confortée par l'orientation du régime dès mars 1831. Après les Trois glorieuses, deux tendances d'affirment au sein de l'orléanisme : le parti du Mouvement et le parti de la Résistance. [...]
[...] L'espoir d'un régime libéral est bien loin dans les dernières années du régime orléaniste. Malgré cette tendance conservatrice, R. Rémond et J.-F. Sirinelli voient tous deux dans ce courant de pensée la naissance d'une tradition originale : celle d'une droite qui acceptera tous les régimes pour peu qu'ils respectent les libertés individuelles. A travers l'analyse de ces trois droites, on peut voir la différence qu'il peut exister entre la formation originelle de la droite au lendemain de la Révolution et de l'Empire et cette droite orléaniste libérale et conservatrice. [...]
[...] Dès lors, en dépit de leurs situations proches sur l'échiquier politique, ces deux droites légitimiste et orléaniste sont incompatibles. Dans cette première moitié du XIXe siècle, R. Rémond voit naître deux traditions de la droite qui avec le bonapartisme vont servir de base à la construction des partis et des idéologies de droite au XXe siècle. Bibliographie CHIAPPE Jean-François, Histoire des droites françaises, Monaco, Éditions du Rocher p. REMOND René, Les Droites en France, Paris, Aubier p. SIRINELLI Jean-François, Les droites françaises De la Révolution à nos jours, Paris, Gallimard 918p. [...]
[...] S'il est assez virulent à l'encontre du clergé et des catholiques à ses débuts, il compte dans ses rangs des croyants convaincus et la première : la reine Marie-Amélie. Ce régime libéral s'appuie sur les notables plutôt que simplement sur la bourgeoisie. Certes 1830 est l'avènement de la bourgeoisie en politique mais on trouve parmi les orléanistes des membres de la noblesse d'Empire voire même des nobles de naissance comme les familles Molé ou Pasquier. Malgré cela, la politique mise en œuvre cherche à favoriser la classe dominante. [...]
[...] Le père de Louis-Philippe, Philippe Égalité avait défendu les idéaux révolutionnaires jusqu'à voter la mort de son cousin Louis XVI. Louis-Philippe lui-même s'était engagé dans l'armée révolutionnaire. Il s'attache également à adopter un style de vie simple, loin de la pompe des Bourbon. Mais l'orléanisme n'est pas qu'une tradition familiale ou qu'un régime. En effet, la monarchie parlementaire n'est pas nouvelle. C'est bien plus un fonctionnement différent du régime qu'inaugure la monarchie de Juillet. Cette monarchie constitutionnelle est modernisée, laïcisée. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture