Dossier documentaire, violences extrêmes, massacres, génocides, XXe et XXIe siècles, histoire, mémoire, représentation, Allemagne nazie, URSS, Shoah, Varian Fry, méthodes d'assassinat, déportation, procès de Nuremberg
Biélorussie, été 1942, une fillette juive de douze ans écrit sa dernière lettre à son père : "Je te dis adieu avant la mort. […] J'ai tellement peur de cette mort, parce que l'on jette les petits enfants vivants dans les fosses". Il s'agissait là d'une fille parmi les 5 millions de Juifs exécutés par les Allemands selon Snyder Timothy, écrivant dans son immeuble du neuvième arrondissement de Vienne. Il s'agissait là de cinq millions parmi les quatorze millions d'hommes assassinés par le régime soviétique et allemand entre 1933 et 1945, imbibant de sang les terres de Pologne centrale, de l'Ukraine, de Biélorussie, des pays baltes et de Russie occidentale. Le nombre est tel qu'il empêche la pensée humaine de distinguer l'individualité de chacun. La communauté juive en Allemagne était très faible : moins de 1% de la population en 1933, autour de 0,25% en 1939 soit 275 000 selon Varian Fry.
[...] Ce projet n'était faisable que par la violence, la guerre jouant le rôle de catalyseur. La modernité ayant amoindri l'individu, la pensée nazie prôna un retour aux instincts sauvages permettant de libérer le corps d'une frustration jusque-là refoulée. Violenter le corps d'autrui en le rouant de coups était donc l'accomplissement de ses instincts naturels. Prenons l'exemple d'Otto Moll[10] : même si la violence de Moll suscita une révolte et l'exécution par gaz de 320 prisonniers au printemps 1942 à Auschwitz, il fut promu sous- officier. [...]
[...] »[21] Ces clichés purent remonter à la vue des officiels qui ne voulurent plus voir de telles images. Le grand public pouvait également les voir, grâce à des petits journaux en vente libre à Londres dont le plus connu fut celui de Szmul Zylgelbojm. Au-delà du régime nazi qu'il fallait vaincre, il fallait aussi affronter la vérité. À ce stade de son propos, Varian Fry indique qu'il y aura des morts et encore des morts jusqu'à la fin de la guerre, car Hitler a pris en otage l'Europe. [...]
[...] Biélorussie, été 1942, une fillette juive de douze ans écrit sa dernière lettre à son père: « Je te dis adieu avant la mort. [ ] J'ai tellement peur de cette mort, parce que l'on jette les petits enfants vivants dans les fosses. » Il s'agissait là d'une fille parmi les 5 millions de Juifs exécutés par les Allemands selon Snyder Timothy, écrivant dans son immeuble du neuvième arrondissement de Vienne. Il s'agissait là de cinq millions parmi les quatorze millions d'hommes assassinés par le régime soviétique et allemand entre 1933 et 1945, imbibant de sang les terres de Pologne centrale, de l'Ukraine, de Biélorussie, des pays baltes et de Russie occidentale. [...]
[...] [21]Becker Annette, Violences extrêmes, massacres et génocides aux XXe et XXIe siècles, histoire, mémoire, représentation, Paris Ouest Nanterre, cours 6 de Master [22]Becker Annette, « « Un cri d'horreur venu des abysses ». Passeurs de l'indescriptible : Lemkin, Fry, Karski, 1941-1944 » in Histoire@Politique, n° (consulté le 9 décembre 2015). [23]Missakian Chavarche, « Génocide » (éditorial) in Haratch, n° in Face à l'innommable, Marseille, Éditions Parenthèses [1915]. [24]Lemkin Raphaël, article paru dans Le Monde Voir page 9 de ce corpus. [...]
[...] [14]Snyder Timothy, Terres de sang, l'Europe entre Hitler et Staline, op.cit. p.410. [15]Becker Annette, « La genèse des camps de concentration : Cuba, la guerre des Boers, la Grande Guerre de 1896 aux années vingt » in Revue d'Histoire de la Shoah : violences de guerre, violences coloniales, violences extrêmes avant la Shoah, n° pp.101-131. [16]Colloque « Détruire/reconstruire/représenter, autour de la maison d'Emilienne à Muraho. » 12 et 13 mars 2015. [17]Snyder Timothy, Terres de sang, l'Europe entre Hitler et Staline, op.cit.p [18]Fry Varian, Le massacre des Juifs in The New Republic, op.cit, p [19]Becker Annette, « « Un cri d'horreur venu des abysses ». [...]
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