En but aux réquisitions et aux pillages de l'occupant, la France va rompre avec des décennies de mieux-être. Pour la majorité de la population, le quotidien se réduit à l'obsession de la nourriture et du froid. Selon le système de la carte individuel d'approvisionnement, les rations sont attribuées en fonction de l'âge et de l'emploi professionnel, mais la ration maximale n'équivaut qu'à 1327 calories par jour. Alors, chacun s'organise : troc, recyclage ou mini-élevage, mais aussi vols alimentaires, trafic de cartes d'alimentation et « marché noir ».
[...] Est surtout, la répartition des vivres est très mal effectuée. Les personnes âgées, les familles nombreuse, les adolescents sont les plus mal nourris. L'une des solutions immédiates aux problèmes du ravitaillement réside dans les importations en provenance des pays alliés. Mais les aides n'arrivent pas au rythme escompté. En 1945, devant l'aggravation des déficits alimentaires, des mesures sont prises : Organisation de repas scolaire conçu selon ne formule nutritive ; distribution de jus d'orange pour les femmes enceintes ou allaitant. [...]
[...] III- Des lendemains qui déchantent Loin d'apporter le nécessaire tant attendu à défaut du superflu, la Libération ne met pas un terme aux attentes de chacun. Le système des restrictions et des cartes d'alimentation reste en place. La France est plus que jamais coupée en deux : les ruraux sont montrés du doigt, accusés d'être des affameurs par les citadins. Un rationnement omniprésent et préoccupant Encore un peu de patience et Banania pour tous reviendra peut-on lire dans les colonnes de la presse nationale en décembre 1944. [...]
[...] Du troc au marché noir Autre moyen de survie pratiqué à large échelle : le troc. Les paysans, grâce à leur production, sont les 1ers à l'utiliser. Ils sont prêts à échanger du beurre, des œufs ou de la viande contre ce qui leur fait le plus défaut, à savoir des chaussures, du tissu ou des pneus. Mais ils s'en servent aussi lorsqu'ils sollicitent un service. Au lieu d'être payés en espèce, quelques médecins préfèrent être réglés avec des poulets ou des œufs introuvables. [...]
[...] Pour la maîtresse de maison, la pénurie est un véritable casse-tête. Edouard de Pomiane, auteur de l'ouvrage Cuisine et restrictions, paru en 1940, explique dans la préface : Ce livre est le reflet des besoins matériels et des états d'âme de toute une société qui, malgré des difficultés qui paraissent insurmontables, est arrivée grâce à sa sagess et à sa discipline, à manger quand même. Le Secours national est mis à contribution pour montrer à l'aide d'affiches et de dépliants comment fabriquer une omelette avantageuse sans œufs ou un bouillon nutritif et sain à base d'herbes. [...]
[...] Au-dessous s'étale ce slogan : Le marché noir est un crime La débrouillardise est érigée en système. Les petits vols, la fraude se multiplient comme moyen de survie. Les vols alimentaires sont légion. Le trafic des cartes d'alimentation existe. Créativité, autarcie, recyclage Pour apprivoiser ces pénuries et tenter de les surmonter, les Français font preuve en ces années noires d'une réelle inventivité. Un concours des succédanés est même organisé d'octobre 1941 à mars 1942 : tour à tour sont primés pour leur saveur ou leur originalité les boissons de table (avec des betteraves ou des glands), les matières grasses (dont le 1er prix va à l'huile de graisse de potiron), les cafés à base d'épluchures de pommes, d'arachides, de racines de pissenlit et de glands bien mûrs La récupération domestique est encouragée : Ne jetez pas vos pépins de courge, portez les pépins à l'huilerie comme vous le faîtes pour les noix : les pépins fournissent une huile de bonne qualité. [...]
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