Dans la seconde moitié du XIXe siècle, les domestiques constituent une importante part de la population qui est souvent peu considérée par les historiens. On entend par domestiques les personnes travaillant à des services d'entretien de la maison et de garde des enfants, qui sont directement logés chez leurs maîtres.
Les statistiques d'époque présentent de nombreuses faiblesses, aussi est-il très difficile d'obtenir un chiffre précis du nombre de domestiques. Géographiquement, les plus fortes concentrations de gens de maison correspondent aux lieux les plus riches : on trouve la majorité des domestiques en ville, et particulièrement à Paris. En 1840, la capitale compte 38 500 ménages disposant d'au moins une bonne, et les gens de maison correspondent à 15% de la population parisienne.
[...] Le domestique est donc issu d'un milieu populaire, et ne connaît pas les manières de la ville. Cependant, les progrès de l'instruction (lois Falloux en 1850 et Ferry en 1881 et 1882) permettent aux futurs gens de maison d'acquérir des connaissances élémentaires. E. Les conditions de vie du domestique Le domestique est aliéné, entièrement dépendant de son maître. Les habitats sont précaires. Les domestiques ne bénéficient pas du confort : l'eau courante n'est pas une évidence. Dans le Paris rénové par Haussmann, les grands appartements ont une chambre de bonne, étroite et située au dernier étage, à laquelle on accède par un petit escalier de service. [...]
[...] Combien de domestiques au XIXe siècle ? Les statistiques d'époque présentent de nombreuses faiblesses, aussi est-il très difficile d'obtenir un chiffre précis du nombre de domestiques. Géographiquement, les plus fortes concentrations de gens de maison correspondent aux lieux les plus riches : on trouve la majorité des domestiques en ville, et particulièrement à Paris. En 1840, la capitale compte ménages disposant d'au moins une bonne, et les gens de maison correspondent à 15% de la population parisienne. Au niveau national, on constate une évolution des façons de dénombrer les domestiques : selon les recensements, on passe de domestiques en 1891 à en 1896. [...]
[...] Une bonne habite en chacune de nous. Bibliographie Ouvrages généraux BATTAGLIOLA Françoise, Histoire du travail des femmes, La Découverte, Paris DUBY Georges et PERROT Michèle, Histoire des femmes au XIXe siècle, Plon, Paris MARCHAND Olivier et THELOT Claude, Deux siècles de travail en France, INSEE, Etudes, paris Ouvrages spécialisés CUSENIER Marcel, Les domestiques en France en 1912, Arthur Rousseau éditeur, Paris FRAISSE Geneviève, Femmes toutes mains Essai sur le service domestique, Le Seuil, Paris GUIRAL Pierre et THUILLIER Guy, La vie quotidienne des domestiques en France au XIX° siècle, Hachette, Paris MARTIN-FUGIER Anne, La place des bonnes. [...]
[...] Le corps du domestique est répugnant, son odeur est réputée désagréable. La santé du domestique importe peu son maître, sauf dans la mesure où il contracte une maladie qui peut perturber son travail ou contaminer la famille. Au contraire, le domestique qui revient dans sa campagne est hautement considéré. Il revient souvent avec une épargne conséquente qui lui permet par exemple de racheter un commerce, de s'installer confortablement et de se marier. Il représente aussi la ville avec tout le prestige que cela peut supposer. [...]
[...] Les gages sont plus élevés à la fin du XIXe siècle. Après la loi Waldeck-Rousseau de 1884, les domestiques sont intégrés à des syndicats qui les regroupent et les représentent, le premier étant fondé en 1886. Mais les syndicats ouvriers sont hostiles à défendre les droits des domestiques, qui sont considérés comme des êtres inférieurs, des renégats, même aux yeux du prolétariat. Différents courants se constituent dans les syndicats de domestiques ; tous représentent très mal les femmes, pourtant l'essentiel de la profession. [...]
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