La doctrine Truman (12 mars 1947)

Résumé du document

La fin de la Seconde Guerre Mondiale (mai 1945 : capitulation allemande et août 1945 : capitulation japonaise) consacre l'apogée de deux puissances : les Etats-Unis et l'URSS. Mais l'antagonisme entre l'Occident et l'URSS resurgit rapidement et la Grande Alliance prend fin. En mars 1946, le président Winston Churchill dénonce le « rideau de fer » qui coupe l'Europe en deux dans son discours à Fulton, Missouri. D'un côté, les Etats-Unis n'acceptent pas la domination communiste dans les pays libérés du nazisme par l'Armée rouge en Europe centrale et dans les Balkans ; de l'autre, l'URSS se méfie des Américains dotés de l'arme atomique. Mais c'est l'année 1947, qui va représenter une réelle rupture dans l'histoire mondiale. Au début 1947, les communistes ne cessent de gagner du terrain dans de nombreux pays d'Europe. Aux Etats-Unis, les Républicains accusent le président démocrate Truman (président du 12 avril 1945 suite à la mort du président Roosevelt au 19 janvier 1953) de passivité face au communisme. Le président Truman, qui a cessé de croire aux vertus de la négociation et à l'efficacité de l'ONU, réagit le 12 mars 1947 par la doctrine Truman, discours qu'il prononce devant les sénateurs du Congrès. A la base, c'est surtout pour satisfaire les exigences de sa majorité républicaine au Congrès qu'il rédige cette doctrine. Sa présentation du danger communiste avait pour seul but de convaincre ceux qui étaient restés sensibles aux tentations isolationnistes. L'Amérique adopte alors une politique de fermeté et de raidissement vis-à-vis de la Russie. Ce texte signe la fin de l'isolationnisme américain. C'est l'un des discours les plus importants de l'histoire de la politique extérieure américaine.

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Extraits

[...] Peu importe, au bout de deux mois, grâce à l'appui de plusieurs personnalités républicaines comme Vandenberg, le Sénat vote ses crédits demandés 400 millions de dollars jusqu'au 30 juin 1948 par 67 voix contre 23 et la Chambre des Représentants par 287 voix contre 107. Le 22 mai 1947, le président Truman signe la loi. C'est l'un des textes les plus importants de l'histoire de la politique extérieure américaine. Cette doctrine annonce le plan Marshall (le 5 juin 1947, le général Marshall, secrétaire d'Etat américain, proposera à tous les peuples européens, y compris l'URSS, une aide économique) et la politique de containment, c'est-à-dire d'endiguement du communisme. Truman sera réélu aux élections présidentielles en 1948. Bibliographie J. CHANDLER, C. COLLOMP, B. [...]

[...] La situation relève de la sécurité nationale. Enfin, dans une troisième partie, nous verrons que selon Truman, la situation ne relève pas seulement de la sécurité nationale, mais bien plus : elle relève de la sécurité internationale avec l'émergence d'un monde bipolaire. Après le départ des Allemands de Grèce, la guerre civile éclate entre le gouvernement réactionnaire et les rebelles aidés par des communistes bulgares, albanais et yougoslaves. La situation est chaotique : tous les chemins de fer, les routes, les installations portuaires, les voies de communication et la marine marchande (l.11/12) ont été détruits. [...]

[...] Enfin, Truman souligne le fait que jusqu'à présent, les Etats-Unis ont toujours été une nation victorieuse sa doctrine en devient encore plus convaincante : C'était l'un des buts fondamentaux dans la guerre avec l'Allemagne et le Japon. Notre victoire a été remportée sur des pays ( ) (l.48-50). La deuxième façon de vivre est basée sur la volonté d'une minorité imposée de force à la majorité. Elle se caractérise par la terreur et l'oppression, une presse écrite et une radio contrôlée, des élections déterminées (à l'avance) et la suppression des libertés personnelles (l.70-73). Truman ne cite pas directement l'URSS, mais fait allusion aux insurgés armés dirigés par les communistes. [...]

[...] COTTRET, R. LEDRU et A. SARIN, Histoire de l'Amérique du Nord : une anthologie du XVIIe au XXe siècle, Paris, édition Bréal André KASPI, Les Américains : tome les Etats-Unis de 1945 à nos jours, Paris, édition du Seuil, octobre 1986. Jean Michele LACROIX, Histoire des Etats-Unis, Paris, édition Puf, 2e édition mise à jour, mai 2007. Yves Henri NOUAILHAT, Truman un chrétien à la maison blanche, Paris, édition Cerf, avril 2007. [...]

[...] Lors de son discours, Truman doit alors convaincre les sénateurs du Congrès d'apporter une aide militaire et économique à ces pays, pays au pluriel, car Truman inclut aussi la Turquie : Le voisin de la Grèce, la Turquie, mérite également notre attention. L'avenir de la Turquie, en tant qu'Etat indépendant et économiquement solide, n'est clairement pas moins assuré parmi les peuples pacifiques du monde que l'avenir de la Grèce (l.36-38). Truman accepte rapidement d'aider la Grèce et la Turquie. On peut donc se demander pourquoi sa réaction est si rapide. [...]