Lorsque Napoléon Bonaparte arrive au pouvoir à la fin de l'année 1799, la France s'apprête à expérimenter un régime que personne n'avait imaginé jusqu'alors. Les contemporains ne lui ont guère trouvé de précédent que dans l'histoire de la Rome antique, avec César. Le Césarisme avait jeté en son temps les bases d'une formule politique originale, combinant la monarchie militaire et le soutien populaire. Ces deux éléments sont repris par Bonaparte, et s'incarnera à nouveau dans le second empire. On peut également retrouver des traces du bonapartisme sous la Ve République, du temps du général De Gaulle. Il s'agit en fait de s'interroger sur les fondements du bonapartisme, son évolution et son impact sur les régimes qui succédèrent à l'Empire.
[...] Bonapartisme et gaullisme préconisent donc un Etat fort, doté des moyens de se faire obéir. Le pouvoir ne recule pas sera la réponse opposée à toute revendication au début de la V République. Autre élément qui les rassemble encore : la référence au peuple souverain pour définir l'origine du pouvoir et lui donner sa légitimité. C'est au peuple et à lui seul qu'appartient le pouvoir ; il le délègue mais peut aussi le retirer. Les deux phénomènes s'inscrivent donc dans une tradition démocratique. [...]
[...] La Constitution est en tout point conforme aux idées napoléoniennes : elle reconnaît et confirme les principes de 1789. Mais LNB, a retouché le système napoléonien en laissant une part plus active à la démocratie : les élections ne seront plus un simulacre, car l'empereur a une foi absolue dans le suffrage universel, vu comme une arme contre les républicains et les notables. Ce régime original (à la fois monarchique, autoritaire et démocratique) s'oppose à la monarchie constitutionnelle, parlementaire et censitaire développée de 1815 à 1830. [...]
[...] à Montesquieu). C'est enfin, celui qui se maintient longtemps : il faut voir là l'obsession typiquement napoléonienne de la durée. Selon lui, le progrès avance plus rapidement quand il est à la tête de la société, cad sans monarchie. Et si une révolution, indispensable au progrès détruit une aristocratie, la place laissée vide doit être occupée par un seul homme. Il dira que la nature de la démocratie est de se personnifier dans un homme Ce raisonnement est en fait destiné à justifier la monarchie impériale de son oncle. [...]
[...] La population et l'armée se rallient. Le 20 mars, il arrive aux Tuileries désertées la veille par le roi. La résurgence du bonapartisme s'accompagne de modifications profondes. Les mois de mars à juin 1815 voient ainsi la France inventer de nouvelles formes de bonapartisme. On assiste tout d'abord à la naissance d'un bonapartisme jacobin. Napoléon supprime tout d'abord toutes les dîmes et autres droits dits féodaux. Vient ensuite la revendication égalitaire, puis une nouvelle revendication sacrée : la liberté. Celle-ci est désormais à la mode. [...]
[...] La souveraineté du peuple est plus que réaffirmée, c'est d'ailleurs la première fois depuis le Consulat que le bonapartisme s'y réfère de façon aussi explicite. Cette constitution est représentative, les représentants étant le corps législatif et l'empereur. Il n'y a aucune référence explicite à la légitimité dynastique des Bonaparte, ils ne sont que candidats : seul le peuple souverain choisira et proclamera sa volonté suprême. Ce faisant, LN découvre enfin le moyen de réconcilier souveraineté du peuple et l'hérédité. La sanction populaire du plébiscite sera indispensable avt chaque succession. [...]
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