Europe, DIT Division Internationale du Travail, colonies européennes, hiérarchisation de l'Europe, coolie trade, économie libérale, géopolitique, centralisation métropolitaine
Les années 1880 voient l'apogée de la mondialisation bénéficiant principalement à un empire britannique qui apparaît comme hégémonique par rapport aux autres puissances, particulièrement lorsqu'il s'agit d'instaurer une concurrence exacerbée entre ses colonies en faisant jouer leurs avantages comparatifs. Néanmoins, loin d'être seulement pratiquée par ce grand empire, la division internationale du travail (DIT), c'est-à-dire, le partage méthodique, organisé du travail entre une métropole et ses colonies dans le monde entre les années 1880 et 1914, est aussi un processus permettant à d'autres grandes puissances d'accaparer des parts de marché, comme l'Allemagne malgré une industrialisation tardive. Ainsi, cette DIT, se manifestant par une certaine hiérarchisation du monde entre un espace central qu'est l'Europe et ses colonies, semble instaurer un ordre établi dans la décennie 1880. Toutefois, la situation n'est pas la même à la veille de la Première Guerre mondiale, puisque l'hégémonie européenne est remise en question par différents acteurs appliquant la doctrine libérale à l'échelle mondiale, englobant ainsi non seulement les États-Unis, mais également l'Asie, et dans une moindre mesure le Moyen-Orient.
[...] Comment donc expliquer que ce processus participe d'une hiérarchisation du monde autour d'un espace central qu'est l'Europe entre 1880 et 1914, alors-même que l'on assiste à l'émergence de nouvelles puissances jusqu'à former une économie-monde ? Afin de répondre à cette question, il s'agit en premier lieu d'analyser l'instauration de la division internationale du travail par les grandes puissances européennes à travers l'exploitation de leurs colonies. Nous aborderons ensuite l'extension de ce processus à l'échelle mondiale qui permit l'émergence de nouvelles puissances. Nous nous intéresserons également, dans cette même partie à la recomposition territoires par la division internationale du travail. [...]
[...] En France, le discours de Jules Ferry dès 1885 parle de hiérarchisation des peuples, d'une nécessité de civiliser le continent voisin. Des questionnements sur la figure du sauvage apparaissent également. Par exemple, des manifestations violentes se produisirent entre des ouvriers italiens et des locaux lors des Vêpres Marseillaises. De même, des courants comme le traditionalisme, nostalgique de ce que l'on appela « l'esprit de clocher » et le socialisme souhaitaient un repli sur soi par la dénonciation de la montée de l'individualisme apporté par la mondialisation, ce qui impliquerait donc une cessation de la DIT, donc, une réduction des flux commerciaux avec les colonies. [...]
[...] Ce ne fut qu'en 1914 que l'on assista à un tournant dans la doctrine française, dans un contexte de déclin de l'empire. Dans la même période, particulièrement entre 1895 et 1905 commence la Grande Dépression, se manifestant alors par un ralentissement de l'activité économique. Ainsi, l'érection de droits de douane se fait en Europe, mais surtout aux Etats-Unis avec le Cleyton Anti-Trust Act imposant une augmentation de 15% de taxes sur les produits venant de l'étranger afin de protéger le marché intérieur, et tout particulièrement les entreprises naissantes. [...]
[...] » Le pays-continent qu'est la Russie présente un paradoxe entre sa montée en puissance et la persistance d'un régime politique centré autour du Tsar. Néanmoins, ce sont Alexandre II et III, puis S. Wittel (Premier ministre) qui ont permis à la Russie de devenir une puissance économique. Mais, ceci est à relativiser, car on estime que 50% des entreprises russes sont possédées par des puissances étrangères en 1910, comme l'Allemagne et la France l'ayant aidé dans son développement. Par ailleurs, une hétérogénéité territoriale subsiste entre les grands centres économiques comme Moscou, St-Pétersbourg et les espaces plus isolés, enclavés. [...]
[...] Cela implique donc un gradient d'intégration dans le processus de mondialisation. Se dégagent ainsi trois points afin de montrer que la situation du monde entre 1910 et 1914 débouche sur l'instauration d'une économie monde : en premier lieu, on constate une polarisation des fonctions de commandement dans le processus de décisions par les métropoles européennes, souvent au détriment des populations habitant dans les colonies. Ce centre, comme l'indique le schéma abordé se compose de plusieurs pays, l'empire allemand, l'empire britannique et dans une moindre mesure, l'empire français. [...]
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