Le réveil mémoriel du génocide juif est l'oeuvre de citoyens ordinaires et d'historiens. Les procès des criminels de guerre comme Eichmann ou Klaus Barbie vont réveiller les blessures.
[...] De plus, de nombreux survivants traumatisés éprouvent de nombreuses difficultés à évoquer le génocide. La mémoire juive ne peut s'appuyer dans un premier temps que sur quelques éléments comme des plaques commémoratives ou des monuments. La diffusion du livre: si c'est un homme de Primo Levi en 1947 n'est guère un succès alors qu'il l'est de nos jours. De plus, l'occultation du génocide est récurrente car celui-ci n'est pas reconnue dans sa spécificité. En effet, la souffrance des juifs est érigée au même niveau que les violations des droits de l'homme et des atrocités perpétrées durant l'occupation. [...]
[...] La France prend conscience de la connivence entre le régime nazi et le régime de Vichy grâce au travail d'historiens et d'hommes comme Serge Klarsfed qui poursuit incessamment les criminels nazis. De nombreuses oppositions ont lieu lorsque Georges Pompidou fait preuve de clémence à l'égard de Paul Touvier, le chef de la Milice de Lyon. Après avoir été condamné à mort par contumace, ce dernier est gracié partiellement en 1971. Contesté, le président Pompidou se justifie en invoquant le désir de pardonner et de panser les plaies. [...]
[...] De ce fait, la responsabilité des autorités françaises n'est pas encore reconnue. Après avoir vu dans un premier temps que la mémoire juive se fond dans la mémoire de la Résistance, nous allons voir que la mémoire juive du génocide cherche une place importante dans la mémoire collective entre 1960 et 1990. Au début des années 60, l'histoire du génocide commence à s'insérer dans le cadre de la mémoire de la seconde guerre mondiale. En effet, de nombreux témoignages sont livrés par les rescapés de la Shoah. [...]
[...] La multitude de repentances et de lois mémorielles entraînent la colère de nombreux historiens qui estiment que celles-ci nuisent aux mémoires et au devoir d'histoire. D'ailleurs, un combat contre le négationnisme est lancé par le milieu politique et d'autres mémoires de la seconde guerre mondiale émergent. Des lois sont établies pour punir et sanctionner les auteurs de négation du génocide juif notamment la loi Gayssot de 1995. Des journées commémoratives sont aussi instaurées par l'État pour se souvenir. Dorénavant le 16 juillet devient un jour de commémoration des crimes racistes et antisémites perpétrés par l'État français. [...]
[...] Le réveil mémoriel du génocide juif est l'oeuvre de citoyens ordinaires et d'historiens. Les procès des criminels de guerre comme Eichmann ou Klaus Barbie vont réveiller les blessures. Les survivants se mobilisent dès lors pour que le génocide soit reconnu dans sa spécificité et non assimilée uniquement à la déportation de résistants. Les historiens ont aussi joué un grand rôle à travers leurs travaux à l'émergence d'une mémoire pacifiée et à l'émergence de mémoires plurielles comme celle des Tziganes. [...]
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