Le texte que nous nous proposons d'étudier est un extrait d'un discours prononcé par Raymond Poincaré le 14 juillet 1915. Il s'agit d'un discours solennel, grandiloquent, à la hauteur du nationalisme de son auteur. En effet, Raymond Poincaré, né en Lorraine en 1860, a une personnalité politique qui est indissociable de ses origines. De fait, son patriotisme est intense, ce qui aurait pu le faire évoluer très tôt vers la droite, mais Poincaré est cependant resté un grand défenseur de la laïcité. Lorsqu'il est élu à la présidence de la République, le 17 janvier 1913, il dispose déjà d'une grande expérience politique, connaissant parfaitement tous les rouages du pouvoir (...)
[...] En effet, malgré leur présence dans le gouvernement, les socialistes dénoncent rapidement la mainmise du pouvoir militaire sur le pouvoir civil. En outre, le président de la République appelle à la ligne 56 à ce que tous participent à l'effort de guerre, instituant une réelle économie de guerre, se traduisant par le développement et la modernisation du matériel de guerre (ligne 57). En effet, les défaites de 1914 peuvent en partie s'expliquer par un matériel moins performant que celui des Allemands. [...]
[...] Une nouvelle fois, il insiste sur la rôle pacificateur de la France lors de cette crise (lignes 18 et 19). Poincaré montre donc que l'impérialisme l'a emporté sur la paix, que la France aurait toujours défendue (ligne 20). L'impérialisme des pays germaniques, également appelé pangermanisme, repose sur le sentiment que les Allemands ont de leur supériorité, qu'ils souhaitent étendre au reste de l'Europe par le biais de la WeltPolitik A la ligne 21, Raymond Poincaré insiste une nouvelle fois sur le caractère brutal et inattendu de la déclaration de guerre de l'Allemagne à la France, par le biais de l'utilisation de termes tels que brusquement imprévu stupéfaction brutale constituant un réel champ lexical de la surprise. [...]
[...] De même, à la ligne Poincaré montre que la France s'est tenue à l'écart des tensions survenues dans les Balkans à la suite de la révolution des Jeunes Turcs en 1908, et que, refusant d'être impliquée dans un conflit à propos de la Bosnie, elle accepta l'annexion de celle-ci par Vienne le 5 octobre 1908, encore une fois, dans un souci de pacifisme. Enfin, de la ligne 11 à la ligne 13, la natif de la Lorraine évoque la brutalité du retournement de la situation. En effet, le 4 novembre 1911 était signé un accord francoallemand, réglant tout le contentieux franco-allemand en Afrique noire, au prix de concessions territoriales à l'Allemagne au Congo et au Cameroun. Néanmoins, pourquoi Poincaré parle-t-il ici de coup de tonnerre imprévu alors que lui même pensait dès 1912 qu'un affrontement avec l'Allemagne était inévitable? [...]
[...] Si ce discours n'est pas resté dans les annales de l'Histoire de France, il peut être un élément de travail pertinent pour l'historien. En effet, pour certains, il tait et dissimule les intentions de Poincaré vis à vis de la guerre; pour d'autres, ce discours confirme la volonté de maintien de l'Union Sacrée pour permettre la poursuite de la guerre ainsi que le patriotisme bien connu du Président de la République. Si le discours du 14 juillet 1915 n'est donc pas d'une importance capitale, il présente tout de même un relatif intérêt pour quiconque s'intéresse à l'histoire de la grande guerre. [...]
[...] Il s'agit d'un discours solennel, grandiloquent, à la hauteur du nationalisme de son auteur. En effet, Raymond Poincaré, né en Lorraine en 1860, a une personnalité politique qui est indissociable de ses origines. De fait, son patriotisme est intense, ce qui aurait pu le faire évoluer très tôt vers la droite, mais Poincaré est cependant resté un grand défenseur de la laïcité. Lorsqu'il est élu à la présidence de la République, le 17 janvier 1913, il dispose déjà d'une grande expérience politique, connaissant parfaitement tous les rouages du pouvoir. [...]
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