« Dieu dans l'éducation. Le Pape à la tête de l'Église. L'Église à la tête de la civilisation. » annonce le comte de Falloux, monarchiste et membre du parti de l'ordre dont il est le cofondateur en 1849. Ce concept fait alors l'unanimité dans le gouvernement composé majoritairement d'anciens orléanistes et monarchistes réunis sous le drapeau du conte de Falloux.
Mais le projet est aussi contesté par une minorité, majoritairement de gauche avec les démocrates socialistes. Victor Hugo, né en 1802 et mort en 1885, est un auteur français connu pour ses poèmes. Il est aussi l'une des figures politiques les plus emblématiques de son époque. Proche de la droite conservatrice et croyant, il est élu en mai 1849 à l'Assemblée législative.
Le discours (qui est en fait un court extrait de l'original) dont nous sommes en présence marque le début de ses désaccords avec la politique du parti de l'ordre qu'il juge réactionnaire. Il le prononce à la chambre des députés le 15 janvier 1850 pour protester contre la loi Falloux (...)
[...] Carlier Arthur 1/6 Commentaire de texte Victor Hugo, Discours à la Chambre janvier 1850, lors du débat sur la loi Falloux. Introduction : Dieu dans l'éducation. Le Pape à la tête de l'Église. L'Église à la tête de la civilisation. annonce le comte de Falloux, monarchiste et membre du parti de l'ordre dont il est le cofondateur en 1849. Ce concept fait alors l'unanimité dans le gouvernement composé majoritairement d'anciens orléanistes et monarchistes réunis sous le drapeau du conte de Falloux. [...]
[...] Depuis la loi Guizot de 1833, la loi prévoit une école pour les garçons dans chaque village de plus de 500 habitants (et 800 pour les filles avec la loi Falloux). Cependant pour les écoles privées catholiques, il faut que les instituteurs aient un brevet de capacité et un certificat de moralité pour pouvoir enseigner. Il y a un monopole de l'enseignement par l'État. C'est d'ailleurs ce que dénonce Montalembert. Il parle de communisme intellectuel exercé par le gouvernement. Pour les politiciens de droite, ce monopole est d'ailleurs la cause des journées de 1848 qui mettent fin au système monarchique : les instituteurs et le système laïcs, voulu par les générations précédentes Je ne veux pas que ce qui a été fait par nos pères soit défaits par vous sont tenus pour responsable. [...]
[...] Il sait l'art de maintenir une nation dans un état mixte et lamentable, qui n'est pas la mort, mais qui n'est plus la vie. Il appelle cela gouverner. C'est le gouvernement par la léthargie. Mais qu'il y prenne garde, rien de pareil ne convient à la France. C'est un jeu redoutable que de lui laisser entrevoir - seulement entrevoir - à cette France, l'idéal que voici la sacristie souveraine, la liberté trahie, l'intelligence vaincue et liée, les livres déchirés, le prône remplaçant la presse, la nuit faite dans les esprits par l'ombre des soutanes, et les génies matés par les bedeaux. [...]
[...] Elle dit une chose et elle en ferait une autre (L19) déclare Victor Hugo. Il parle de confiscation (L20). Ces termes violents sont utilisés par Victor Hugo pour dénoncer la réalité de la loi Falloux. En effet, Victor Hugo comprend que la loi favorise l'Église (du moins le parti clérical car Victor Hugo, qui est croyant, distingue l'Église du parti qui s'en sert pour ses projets). Il parle d'une arme car il a compris que derrière la liberté donnée à l'enseignement se cache le contrôle de l'Église. [...]
[...] Dans son discours original, il prend les exemples connus de Galilée dont les textes sont censurés, de Harvey persécuté car il a prouvé que le sang circulé ou encore Christophe Colomb car il a découvert un nouveau monde. Ce sont pour lui les génies matés par les bedeaux (les employés laïcs de l'Église) (L36). Victor Hugo tient à l'Église, qu'il ne prend pas pour responsable de cette politique, mais pas au parti clérical qui est pour lui une plaie. Toutefois, il faut noter que le Pape Pie IX (1846-1878) suit de prêt le vote de cette loi et que c'est lui qui conseille le conte De Falloux à Louis Napoléon. [...]
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