Discours de guerre allemands, préparation psychologie, violence totale, URSS, texte du 2 mai 1941, Erich Hoepner, vade-mecum du 22 juin juin 1941, Hitler, Allemagne nazie, Seconde Guerre mondiale, Staline, totalitarisme, Wehrmacht, déterminisme racial, campagne en Russie, bolchevisme, commentaire de textes
Pour motiver les troupes, les soldats reçoivent des vade-mecum (livres que l'on garde sur soi pour le consulter). Nous avons deux sources qui nous sont parvenues et qui évoquent la guerre en Russie : la première source est un texte du 2 mai 1941 signé par le général Erich Hoepner, né en 1886 à Francfort-sur-l'Oder, fils d'un médecin allemand et commandant du 4e groupe blindé lors de la campagne en Russie ; l'autre est un vade-mecum distribué aux troupes d'invasion de l'URSS lors de l'opération le 22 juin 1941. Comment les discours de guerre allemands permettent-ils d'établir une préparation psychologique à la violence totale en Russie ?
[...] Barbarossa est bien une grande guerre idéologique, dominé par un déterminisme racial extrêmement fort. Ce discours mettait en avant une image animalisée des Russes similaires au déterminisme racial nazi, en appuyant sur le fait que le soldat allait subir un calvaire en Russie, notamment par le fait que le civil soit associé à des soldats, générant une certaine peur aux soldats allemands. Ces soldats de la Wehrmacht ont été l'objet d'une importante communication de masse de la part des dirigeants de l'armée allemande. [...]
[...] Cette idée est alors rappelée aux soldats de la Wehrmacht comme on peut le lire dans le deuxième texte de ce corpus ‘Vous êtes habitués à ce qu'un adversaire qui s'avance vers vous les mains levées ait l'intention de se rendre . Ne traitez quelqu'un comme un prisonnier que lorsque vous êtes sûrs qu'il est désarmé. Ne laissez aucun prisonnier sans gardes'. Ce discours appelle donc à une violence envers les prisonniers, et on observe bien que les prisonniers de guerre ne sont pas être jugés comme en temps de guerre classique. Mais cette violence atteint des sommets extrêmes lorsqu'on propage un discours encourageant l'anéantissement des civils. [...]
[...] contre l'invasion moscovito-asiatique », car, en effet, depuis la révolution bolchevique, la situation s'est retournée, et la Russie est devenue l'avant-garde de l'Asie en Europe, et s'est faite le fourrier de la barbarie asiatique, barbarie asiatique qui a adopté la doctrine juive et de la doctrine bolchévique. On voit donc ici que la guerre contre la Russie a été une guerre de weltanschauung, c'est-à-dire une guerre avec une conception idéologique du monde, façonné par un déterminisme racial très fort. Les discours militaires allemands permettent d'afficher un déterminisme racial fort. Combattant le bolchévisme judaïque et engageant une guerre défensive face à l'ennemi, les soldats allemands sont préparés à intervenir fortement contre les Russes. [...]
[...] Tenez ensemble en bonne camaraderie » ou encore « Soyez tous méfiants, quand vous avancez vers des morts ou des blessés » On voit donc bien la préparation encore une fois proche de la névrose face au calvaire que les soldats de la Wehrmacht une fois arrivés sur le front de l'est. Les deux sources montrent bien une image insalubre de la Russie. Souhaitant déshumaniser la population, les hautes instances militaires veulent également préparer les soldats au calvaire qui les attend une fois sur place. Tout cela est fait pour inciter les soldats à un anéantissement russe, anéantissement politico-militaire et de tout son système, mais également un anéantissement de la population, annonciateur d'un génocide russe. III. [...]
[...] Mais cette politique d'anéantissement est donc aussi militaire. Cette politique est d'ailleurs sue par l'armée russe comme on le voit dans le deuxième texte lorsqu'il est dit “l'Armée rouge bolchevique sait qu'elle va au-devant d'un anéantissement certain par l'armée allemande”. En effet, le 5 décembre 1940, Hitler déclare que l'Armée rouge est au plus bas et en pleine réorganisation, alors que l'Allemagne est à son point culminant au printemps pour le commandement, les troupes et le matériel, et ce rapport de force inégal entre les deux permet à l'Allemagne d'anéantir l'armée rouge et le système bolchévique. [...]
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