Discours de l'abbé Alain Moënner, 5 juillet 1916, intérêts religieux, intérêts nationaux, Grande Guerre, mort pour la France, église, soldat, triple alliance, union sacrée, Léon-Adolphe Amette, Saint-Augustin, Saint Thomas d'Aquin, patrie, Raymond Poincaré, soldat christique
Ce document est un discours retranscrit dans le journal En Avant!.
La personne prononçant ce discours est l'abbé Alain Moënner. Né en 1875, il suit des études religieuses puis devient principal du collège de Lesneven. Ce collège est composé de professeurs laïcs et religieux, les dissensions entre les deux catégories vont pousser le gouvernement à le faire fermer. Avec la Grande Guerre, le gouvernement fait fermer le collège pendant l'année 1914. Mais l'abbé continue d'y accueillir des élèves et passe du rang de principal à supérieur. Ce discours est donné par l'abbé Moënner dans le cadre de la guerre, le 5 juillet 1916. Il cherche à travers ce discours à montrer les sacrifices qu'ont faits les soldats pour le pays et pour Dieu aux élèves de son collège. Le contexte dans lequel ce discours est prononcé, c'est celui de la guerre et notamment en 1916, celui de la bataille de Verdun qui dure de février à décembre et celui de l'offensive de la Somme, lancée 4 jours avant le discours.
[...] Le martyr La figure du martyr est ancrée dans la culture chrétienne depuis Jésus Christ, c'est un catalyseur pour les générations futures, un idéal à suivre. L'abbé Moënner fait des soldats notamment les chrétiens des martyrs. Lignes 32- 37 : « Rien n'a plus de valeur que le sang [ . ] la terre qui le boit y trouve sa rédemption et son salut [ . ] la terre qui en a été arrosée est devenue féconde. » On utilise la symbolique du sang versé par les soldats qui permettrait le renouveau de la terre et l'essor de la civilisation chrétienne. [...]
[...] Les combats ayant deux conséquences positives : l'expiation des péchés par la souffrance et le réveil religieux des populations, conscientes de leur vulnérabilité. B. Au service de la patrie Lignes 9-11 : « Cet amour qu'on aurait croire pu relâcher dans les délices de la paix vient d'éprouver au choc du danger une excitation qui a réveillé toutes ses énergies, ranimé son élan, remonté son ressort. » La paix n'a pas entamé ni l'importance ni la fierté qu'ont les Français à l'égard de leur patrie. [...]
[...] Ici dans ce texte, on voit l'importance d'être unis face à un adversaire commun pour mobiliser les volontés dans la guerre. Mais la France n'est pas la seule à adopter ce genre de comportements, tous les belligérants de cette guerre ont recours à cette mesure. Ainsi en Allemagne, on utilise la politique du Burgfrieden, en arrêtant toute lutte de partis politiques durant la guerre. L'union des différents partis politiques français n'est pas la seule alliance, on a une alliance entre laïcs et religieux, et cela malgré la Loi de séparation des Églises et de l'État établie en 1905. [...]
[...] C'est une alliance d'amour entre la foi et la patrie. Lignes 11- 13 : « Sous la provocation arrogante d'un insolent agresseur, la France s'est dressée frémissante ; elle a crié : “À moi, mes fils ” et des milliers, des millions de voix lui ont répondu : “À toi, mère et jusqu'à la mort ” ». L'abbé personnifie la France, il lui prête d'appeler son peuple à l'aide. La religion est au service du pays, elle encourage la violence collective à travers des sermons. [...]
[...] Becker, La Grande Guerre 1914-1918, Découvertes Gallimard Histoire, Paris p. S.Audoin-Rouzeau et J.-J.Becker, Encyclopédie de la Grande Guerre 1914- 1918, Éditions Bayard, Paris p. X.Boniface et F.Cochet, Foi, Religions et Sacré dans la Grande Guerre, Artois Presses Université p. Sitographie https://www.persee.fr/doc/rhef_0300- 9505_2000_num_86_217_1431?fbclid=IwAR0dlz2JjgS6QlBw3HiaBtm9mvpLFwoqB9lVAHFrQ 7SxLPmLl6Wivm7kIAg Annette Becker, L'histoire religieuse de la guerre 1914-1918 http://diocese- quimper.fr/bibliotheque/files/original/0b5cbe71c4cbd16d268219497b60c29d.pdf Article biographique sur l'abbé Alain Moënner, tiré de la ‘Semaine religieuse de Quimper et du Léon' datée du 19/11/1948. https://journals-openedition-org.scd-proxy.univ- brest.fr/assr/26272?fbclid=IwAR0dlz2JjgS6QlBw3HiaBtm9mvpLFwoqB9lVAHFrQ7SxLPm Ll6Wivm7kIAg Frédéric Gugelot, Guerre de foi ou guerre sans foi. 1914-1918. [...]
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