devoir de mémoire, Shoah, Deuxième Guerre mondiale, Nazis, camps de la mort
Entre 1941 et 1945, a surgi au cœur de l'Europe, l'impensable, une « Solution finale » pour exterminer tout un peuple. Six millions de juifs en furent victimes.
Face à un événement aussi noir de l'Histoire de l'Humanité, la tentation naturelle est de tourner la page, d'oublier la Shoah pour reprendre le cours d'une vie plus lisse.
[...] A un moment donné, il faut se tourner vers l'avenir. Plaider en faveur du devoir de mémoire est pour d'autres le moyen d'éviter un bégaiement de l'histoire. En effet, faire un travail de mémoire, c'est réfléchir par rapport au passé et c'est aussi se ramener à l'évidence que, dans l'histoire, les rechutes existent. La société actuelle peut apparaître comme mature et à l'abri des excès de part son organisation politique. Mais l'Europe des années trente, quarante, et plus particulièrement l'Allemagne, était alors considérée comme civilisée. [...]
[...] Si tourner la page est nécessaire pour que les jeunes des générations des différents pays vivent sans méfiance, cela doit s'effectuer en parallèle au devoir de mémoire et non pas par l'oubli total. La société européenne moderne, bien que basée sur des institutions démocratiques, génère certains partis politiques qui doivent inciter à la vigilance pour que l'horreur de la Shoah ne puisse se reproduire. C'est sur l'oubli que se développent des idées simplistes et parfois inquiétantes. Le devoir de mémoire est un des arguments les plus pertinents pour élever le débat et éviter de sombrer à nouveau dans l'horreur. [...]
[...] Face à un événement aussi noir de l'Histoire de l'Humanité, la tentation naturelle est de tourner la page, d'oublier la Shoah pour reprendre le cours d'une vie plus lisse. Une alternative consiste à cultiver le devoir de mémoire. Ce douloureux travail de mémoire en vaut-il vraiment la peine ? De part le niveau de culture qu'elle a acquis, la société n'est elle pas à l'abri d'une rechute ? L'oubli, plus ou moins conscient, est largement répandu. Il évite de se remémorer les moments difficiles. En effet, affronter les conduites troubles qui ont été celles de hauts fonctionnaires, comme de simples citoyens zélés, rend mal à l'aise. [...]
[...] Le climat politique rend également nécessaire la réactivation de la mémoire. Les partis populistes, voire xénophobes, qui se sont développés à nouveau en Europe depuis les années 1990 ont besoin de séduire leurs électeurs avec des arguments simplistes. L'étranger, celui qui est différent, est souvent pointé comme étant à l'origine des maux de la société, et les ressentiments se focalisent sur lui. L'ignorance du passé fait croire à ceux qui adhèrent à cette idée qu'il existe une solution simple à leurs soucis. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture