devoir de mémoire, formes récurrentes d'expression, générateur de conflits, devoir d'histoire, génocides reconnus par la loi, révisionnisme, négationnisme
Le devoir de mémoire peut être qualifié à juste titre de protéiforme car il est susceptible de s'exprimer de multiples façons même si on retrouve quelques formes récurrentes d'expression.
Le devoir de mémoire est un thème qui est présent quotidiennement dans nos vies comme en témoignent les nombreux monuments aux morts qui sont présents un peu partout sur le territoire français et qui commémorent le sacrifice des soldats durant les dernières guerres mondiales et parfois de la guerre franco-prussienne de 1870.
[...] Les historiens ont une position assez critique vis à vis du devoir de mémoire. Jean-François BOSSY, chercheur à l'Institut National de Recherches Pédagogiques (INRP) a dit à propos du devoir de mémoire: "la critique du devoir de mémoire semble être le nouveau passage obligé de la conscience lucide et de la vigilance intellectuelle, la pose nouvelle de l'intellectuel averti, comme il n'y a pas si longtemps, le devoir de mémoire fut le fer de lance d'un nouveau civisme, recomposé autour de la figure de la victime ( victime de la guerre, victime des camps, victimes de l'extermination)". [...]
[...] La loi sur le génocide arménien vient reconnaître publiquement le génocide arménien de 1915 et la loi Taubira vient quand à elle reconnaître la traite négrière comme un crime contre l'humanité. La loi du 23 février 2005 a quand à elle provoqué une controverse assez importante car certains historiens la jugeais révisionniste au sens où elle reconnaissait le rôle positif de l'action française en Outre-mer notamment en Afrique du Nord. Une grande partie de cette loi n'est plus en vigueur aujourd'hui d'ailleurs. Les lois mémorielles ont donc des portées assez variées au sens où certaines sont plus déclaratives alors que d'autres viennent limiter la liberté d'expression dans certains domaines. [...]
[...] On a donc vu que plusieurs usages politiques pouvaient être fait du devoir de mémoire tant pour choquer que pour s'attirer les faveurs d'un électorat potentiel. On a aussi vu que le pouvoir législatif s'était intéressé au devoir de mémoire mais que cela présentait des risques car cela pouvait entraîner des tentations révisionnistes. Encore une fois, on a une vision objective de l'histoire défendue par les historiens et une vision déformée de l'histoire vue au travers du prisme des souffrances vécues par certains peuples mais cette fois ci récupérée pour un usage politique. [...]
[...] L'Etat intervient donc dans la mémoire collective pour réglementer ce qu'on peut dire et ne pas dire concernant certains évènements. C'est une manière pour l'Etat de reconnaître l'importance de certains évènements mais plus important encore de les reconnaître publiquement. On peut aussi mettre en avant le côté spécifique de certains évènements historiques. Ce qui justifie aussi le fait qu'on ne commémore pas les mêmes évènements se rapporte à la mémoire collective des populations. Cette mémoire collective mais aussi affective ne va pas avoir le même ressenti sur des faits historiques pourtant avérés. [...]
[...] Si le devoir de mémoire a pu être malmené dans le but de se faire connaître politiquement, le personnel du monde politique à plutôt tendance en général à aller dans le sens du respect de devoir de mémoire et même à le mettre en avant en tant que valeur citoyenne. On se souvient de l'initiative sous le quinquennat Sarkozy que chaque enfant de CM2 "parraine" un enfant martyr de la seconde guerre mondiale qui avait alors fait polémique par son côté dérangeant d'impliquer des enfants d'à peine 10 ans avec des faits aussi graves. De plus le devoir de mémoire est un thème récurent dans la vie politique française. [...]
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