La notion de développement a longtemps posé un problème de définition, car elle a été souvent assimilée à la seule augmentation des revenus d'un pays. Qu'est-ce que le développement ? « Nourrir les hommes, soigner les hommes, instruire les hommes », disait, à juste titre, François Perroux, économiste français spécialiste du tiers-monde. Précisément, « tiers-monde » désigne le groupe de pays dits « non industrialisés», ou « sous-développés », colonisés par les pays occidentaux jusqu'à la seconde moitié du XXème siècle. La problématique du développementse pose donc de façon accrue dans ces pays qui, dans le contexte bipolaire de la Guerre froide, fait figure d'un « troisième monde », d'un « tiers-monde » (...)
[...] La problématique du développement se pose donc de façon accrue dans ces pays qui, dans le contexte bipolaire de la Guerre froide, fait figure d'un troisième monde d'un tiers-monde Il convient donc de s'interroger sur les enjeux du développement dans ces pays, et les défis qui ont été relevés, avec plus ou moins de succès. Dans le contexte de domination politique dans lequel se trouvent ces pays, comment parler de développement, alors même qu'aucun Etat fort ou, du moins, stable ne peut assurer l'épanouissement de sa population ? Comment parler de développement alors que la population dominée, sacrifiée, ne se reconnaît aucunement dans le système colonial ? Plan d'étude : I. [...]
[...] En tout état de cause, il est indéniable que le tiers-monde a gagné un poids considérable sur la scène internationale. A l'ONU, les pays du tiers-monde sont majoritaires en nombre. En témoigne l'élection du Birman U Thant à la tête de cette institution (1961), de l'égyptien Boutros Boutros-Ghali (1992), puis du Ghanéen Kofi Annan (1997), tous issus des pays du Sud. Quels succès pour les défis politiques relevés par le tiers-monde ? Certes, le tiersmonde, dès sa naissance n'a pas pu trouver une cohérence et une homogénéité politique, en raison des orientations idéologiques divergentes, dans un contexte d'affrontement entre les modèles soviétique et américain. [...]
[...] Ainsi, l'écrasante majorité de ces pays accèdent à l'indépendance entre 1947 et 1962. Sortis de la domination politique, se soustraire de la domination économique semble être le premier enjeu du développement. Ainsi, à côté des deux blocs, et face à l'ex-colonisateur, il 1 LE DEVELOPPEMENT DANS LE TIERS-MONDE DES ANNEES 1940 AUX ANNEES 1980 fallait pour ce tiers-monde [qui] veut, lui aussi, être quelque chose (Alfred Sauvy, Trois mondes, une planète L'Observateur, 1952), trouver une cohérence politique et un poids sur la scène internationale. [...]
[...] Les enjeux démographiques et sociaux Ayant ainsi gagné son émancipation sur le plan politique, le tiers-monde, dans sa quête du développement, doit d'abord faire face aux défis démographiques et sociaux. Certes, les pays du Sud ont réussi à accéder à l'indépendance politique, pour se soustraire de cette domination européenne qui entraîna inégalités, pillages, et pauvreté. Mais à l'orée des années 1960, tout reste à faire Le développement est d'abord une notion qualitative axée sur la thématique du besoin. En effet, il ne s'agit pas, comme on l'a pensé jusqu'aux années 1950, d'une croissance pour la croissance, mais d'une croissance à répartir pour satisfaire les besoins de la population. [...]
[...] En résulte une dégradation des termes de l'échange (DTE) et un appauvrissement des pays. L'exception des pays producteurs de pétrole ne doit pas cacher cette vérité, d'autant que ces Etats sont chroniquement dépendants des cours du pétrole sur le marché international. Ainsi, la Côte d'Ivoire, qui a suivi cette voie, s'est durablement appauvrie après la chute des prix des matières premières. Cette dépendance est donc inévitable. A titre d'exemple, notons que 74% des exportations de la Mauritanie sont des exportations de fer. [...]
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