développement, mécénat, libéralisation, secteur culturel, Culture
La culture est pour beaucoup le synonyme d'une qualité de vie où chacun peut s'épanouir individuellement ou collectivement. Elle est un facteur majeur d'intégration sociale au service de l'intérêt général qui est au cœur des préoccupations de l'Etat démocratique et apparaît comme le fondement de son action.
C'est au XVIIème siècle que la puissance publique affirme sa responsabilité dans la culture et le patrimoine. La conservation du patrimoine artistique et l'encouragement à la création furent pendant longtemps les principaux objectifs poursuivis l'Etat. Il faut attendre le XXème siècle pour que la puissance publique admette l'idée selon laquelle l'art peut transformer la société. C'est à André Malraux et à la création du Ministère des Affaires culturelles en 1959 que revient « l'invention de la politique culturelle » . Il donnera en effet à la culture un réel projet idéologique et lui associera des objectifs sociaux. L'industrie des loisirs encouragera l'Etat à guider la culture afin de lutter contre l'affaissement de ses valeurs. La responsabilité culturelle de l'Etat ne cessera de grandir au point de parler dans les années 80 de « jacobinisme culturel ».
Néanmoins, les Arts et la création concentrent également l'attention d'autres acteurs. Si l'artiste est bien entendu à l'origine de la création, il s'adresse à tous ceux qui sont en mesure de financer et de diffuser ses œuvres. Traditionnellement très présents dans le processus d'élaboration de l'objet culturel, les acteurs privés font également le jeu du secteur culturel par la pratique du mécénat. Howard Becker distingue ainsi des « mondes de l'art » qui regroupe l'ensemble des personnes concourent à la production d'une œuvre.
Le mécénat se définit comme le soutien financier ou matériel apporté par une entreprise ou un particulier à une action ou une activité d'intérêt général. Face au désengagement annoncé de l'Etat dans les services rendus au public, on constate que les acteurs culturels se tournent de plus en plus vers les financements privés. La culture, traditionnellement réservée au mécénat des particuliers animés par un esprit philanthropique, intéresse également les entreprises qui considèrent leur implication comme une stratégie de développement. Depuis une dizaine d'années, le mécénat a gagné ses quartiers de noblesse. On perçoit en effet un certain engouement pour cette pratique aussi bien dans les médias, qu'au sein des établissements culturels qui affichent sans complexes les logos des entreprises partenaires.
Simultanément, on constate un certain malaise de la culture qui cherche de nouvelles perspectives de développement. Les attentes du modèles culturel définit par Malraux ont été déçues ; la fuite vers le marketing et la communication marque la rencontre de l'économie et de la culture et annonce la création de « ponts » entre les mondes culturels et économiques. La question de l'implication des entreprises au sein du domaine culturel alimente un débat nourri d'autant plus que l'Etat encourage le développement de cette pratique.
L'implication des entreprises dans le secteur culturel a un impact plus important que celui des particuliers, principalement motivés par la compassion, le devoir et le sentiment d'être privilégié. L'analyse critique du mécénat prendra donc en compte le mécénat des entrepreneurs et de leur société privée. La culture n'est en effet présente que dans 4% des dons des particuliers versés à la Fondation de France , la majorité étant consacré aux actions sociales. Le mécénat d'entreprise est en revanche beaucoup plus concerné par le champ culturel.
L'implication des entreprises mécènes encourage la création « d'évènements culturels » dans les structures qu'elles soutiennent. Ces dernières, de plus en plus dépendantes des financements privés, doivent pour être performantes, « reconsidérer leur mode de production et de gestion sur le modèle de l'économie d'entreprise d'un marché libéral ». On voit ainsi se produire une transformation du secteur culturel mais également des objets proposés au public.
[...] Ainsi, le mécénat est devenu le lien entre le secteur culturel et la conjoncture économique. Le secteur culturel lié à la conjoncture Des financements privés durables ? Si l'enjeu pour l'entreprise est de communiquer sur ses valeurs, il semble essentiel que la pratique du mécénat soit engagée sur une longue durée. Cependant, le mécénat, lié à l'entreprise, subit les aléas de la conjoncture économique. Ainsi, selon une étude de l'ADMICAL rapportée par François Debiesse, les années de crise économique (« 1989-1991, 1994-1995, 2000-2002 ») ont engendré la stagnation du mécénat. [...]
[...] Economica Saez Guy (dir.), Institutions et vie culturelles, ed. La Documentation Française Philippe Urfalino, L'invention de la politique culturelle, ed. Hachette Pluriel Référence Ouvrages spéciaux Acte du colloque, L'encouragement au mécénat en matière culturelle, aspects économiques et fiscaux, Schulthess Polygraphischer Babelon Jean-Pierre (dir.), Mécénat des dynasties industrielles et commerciales, ed. Perrin Bayart Denis, Benghozi Pierre-Jean, Le tournant commercial des musées en France et à l'étranger, ed. Les Documentation Française Belit Marc, Le malaise de la culture, essai sur la crise du Modèle culturel français, ed. [...]
[...] Le développement de partenariats est ainsi proposé mais ils restent difficiles à mettre en place. La mixité des financements doit cependant être recherchée par les Collectivités territoriales qui sont désormais au cœur de la vie culturelle. Il semble en effet nécessaire de revitaliser les liens entre culture, politique et économie en mêlant le mécénat public et privé. Face à la multiplication des acteurs dans le champ culturel et les ambitions poursuivis par chacun, la notion d'intérêt général semble avoir été remplacée par celle d'utilité sociale. [...]
[...] Depuis une vingtaine d'années, le secteur culturel se transforme et adopte les logiques du secteur économique. Désormais en concurrence, les structures culturelles doivent pour fonctionner mettre en œuvre des projets qui séduisent les partenaires extérieurs. La culture mise au service des partenaires extérieurs La « mercantilisation » de la Culture La location du patrimoine Selon Christine Albanel, ancienne Administratrice du château de Versailles, « le mécénat est variable : il oscille entre 1,5 million d'euros les années basses et près de 6 millions », obligeant ainsi les structures culturelles à développer de nouvelles opérations qui font parfois polémique. [...]
[...] La redéfinition de l'objet culturel Une culture consommable Les entreprises cherchent à soutenir des « produits culturels » qui correspondent à leurs exigences en termes de succès, de médiatisation et qui soient en concordance avec leurs objectifs de communication. On constate ainsi que les secteurs du domaine culturel ne sont pas soutenus de façon égale par les entreprises. La musique, les arts plastiques et les musées sont les domaines les plus aidés par le mécénat culturel des entreprises du mécénat culturel est consacré à la musique. [...]
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