Après dix-huit ans au pouvoir, la monarchie constitutionnelle ou Monarchie de juillet qui a trop longtemps négligé la question sociale s'écroule au printemps 1848 devant les barricades. Un vent de révoltes et de revendications des nationalités souffle sur l'Europe. Les grands principes de la Révolution : Liberté, Egalité, Fraternité enflamment l'Europe entière. De ses insurrections d'inspiration romantique naît la Deuxième République qui pendant quatre ans, de 1848 à 1852, va concrétiser le désir des Français d'être dirigés non pas par un souverain mais par des représentants choisis par le Peuple dans le cadre de la République. Les fondateurs de la Deuxième République considèrent que les droits de l'Homme ne sont pas réductibles au seul droit de l'expression politique. Ils entendent aller plus loin et favoriser l'épanouissement de l'être humain. Si le Peuple français s'est révolté, c'est pour instaurer une République sociale garantissant une égalité pour tous. La Deuxième République a alors bénéficié dans un premier temps du consensus de la majorité des Français et semble s'orienter vers une démocratie avancée voire sociale. Portée par cette révolte populaire, la Deuxième République vit ses premiers mois dans « l'illusion lyrique » selon l'expression de Malraux. Elle se place sous l'idéal de la fraternité, oubliant les antagonismes sociaux. Le Peuple attend beaucoup de ce régime dont il en a magnifié la grandeur au lendemain de la révolution. Mais très rapidement, les conceptions de la République divergent et le flou politique domine. Le Peuple va être déçu par les mesures prises par le gouvernement qui ne correspondra pas à leur utopie sociale sur laquelle il avait fondé la légitimité du régime. Cette espérance dessinée au dessus de ce régime va être rapidement noircie par l'arrivée au pouvoir de Louis Napoléon Bonaparte dont le seul objectif est de rétablir l'Empire. À la date bonapartiste par excellence du 2 décembre 1851, Louis Napoléon Bonaparte organise un coup d'Etat qu'il soumet au plébiscite les 21 et 22 décembre. Le résultat est sans équivoque et le coup d'Etat est plébiscité avec plus de sept millions de oui contre à peine un demi-million de non. La Seconde République est alors définitivement révolue, elle en reste en conséquence à l'état de république avortée, d'autant plus qu'elle n'aura duré que quatre ans, dont trois ans et demi sous la présidence de son futur fossoyeur. Reste à déterminer les causes de cet échec manifeste, les raisons pour lesquelles Louis Napoléon Bonaparte a pu devenir Napoléon III et les raisons pour lesquelles l'idée républicaine n'a pu ou n'a su s'imposer en profondeur. Nous étudierons dans un premier temps comment la République s'est démobilisée de son soutien fondateur puis dans un second temps nous verrons comment la République va se détourner de son objectif initial par l'arrivée de nouvelles institutions politiques.
[...] Pourquoi la Deuxième République a-t-elle échoué ? Après dix-huit ans au pouvoir, la monarchie constitutionnelle ou Monarchie de Juillet qui a trop longtemps négligé la question sociale, s'écroule au printemps 1848 devant les barricades. Un vent de révoltes et de revendications des nationalités souffle sur l'Europe. Les grands principes de la Révolution : Liberté, Egalité, Fraternité enflamment l'Europe entière. De ses insurrections d'inspiration romantique naît la Deuxième République qui pendant quatre ans, de 1848 à 1852, va concrétiser le désir des Français d'être dirigés non pas par un souverain, mais par des représentants choisis par le Peuple dans le cadre de la République. [...]
[...] Mais très rapidement, les conceptions de la République divergent et le flou politique domine. Le Peuple va être déçu par les mesures prises par le gouvernement qui ne correspondra pas à leur utopie sociale sur laquelle il avait fondé la légitimité du régime. Cette espérance dessinée au dessus de ce régime va être rapidement noircie par l'arrivée au pouvoir de Louis Napoléon Bonaparte dont le seul objectif est de rétablir l'Empire. À la date bonapartiste par excellence du 2 décembre 1851, Louis Napoléon Bonaparte organise un coup d'Etat qu'il soumet au plébiscite les 21 et 22 décembre. [...]
[...] Chaque puissance ne possède pas de moyens de pression pour peser dans les discussions. De ce fait, en cas de conflits, il n'existe aucune solution constitutionnelle pour résoudre ce litige et cela peut conduire à un rapport de force entre les principaux pouvoirs. C'est un régime présidentiel démuni de contre poids et de solutions d'arbitrage. Par exemple, certes le Président ne peut dissoudre le Parlement, mais il ne possède pas de veto présidentiel qui lui aurait permis de s'opposer à la promulgation d'une loi. [...]
[...] Telle est la définition que Tocqueville donne de la Constitution de la Deuxième République. Cette Constitution de 1848 correspond à un compromis entre un régime parlementaire et un régime présidentiel. Ce long texte de 116 articles est précédé par un préambule affirmant la nature conservatrice du régime appuyé sur la famille, la propriété et l'ordre public. La Constitution prévoit dans un premier temps un régime parlementaire dans lequel l'Assemblée joue un rôle majeur. En effet, le pouvoir législatif est tenu exclusivement par l'Assemblée Nationale. [...]
[...] Les fondements de la République se disloquent progressivement. L'Assemblée législative fraîchement élue en 1849 s'engage dans une politique conservatrice et cléricale. L'objectif est d'anéantir la République et de rétablir la Restauration. Pour cela, l'Assemblée va démanteler un à un tous les principes de la République. Le gouvernement mène une lutte antirépublicaine. Dans un premier temps, le gouvernement s'engage dans une lutte contre les libertés, pourtant principe défendu ardemment par le Peuple lors des révolutions de 1848. C'est ainsi que par exemple, il adopte le 27 juillet 1849 une loi sur la restriction de la Presse. [...]
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