Comment vont-ils répondre à l'extension et à l'exacerbation des aspirations libérales et nationales de leur peuple ? Quelle va être leur évolution et quelle influence vont-ils exercer ? Si Charles-Albert et F-G 4 constituent à bien des égards des souverains atypiques, ils ne sauront assurer leurs positions libérales et modernisatrices face au printemps des peuples. 1848 marque alors une fracture dans l'attitude des deux souverains, qui abandonnent leurs velléités libérales et unitaires
[...] La réaction est alors manifeste : le Landtag est exilé hors de Berlin et l'Etat de siège est déclaré marque une rupture définitive dans l'attitude des deux souverains face aux revendications libérales et unitaires. Eux qui avaient essayé de prévenir avant 1848 les mouvements insurrectionnels en s'engageant sur la voie de la libéralisation, opèrent un revirement face à la pression autrichienne d'une part, à l'exacerbation des aspirations populaires d'autre part. S'ils ont incarné un nouveau type de souverain, sensible à la voix du peuple, ils sont restés attachés à une conception trop conservatrice de l'Etat et n'ont pu se résoudre à voir leur pouvoir diminuer. [...]
[...] De plus, les démocrates de Rattazzi, vainqueurs des élections de 1849, avaient pris la tête du mouvement libéral face aux défaillances de Charles Albert. Mais de façon plus fondamentale, Charles-Albert n'assume pas jusqu'au bout ses aspirations libérales et unitaires, il cède face à la pression autrichienne et ne manifeste pas de véritable détermination à réaliser les aspirations populaires. S'il a dans un premier temps essayé de soutenir les revendications libérales, en évitant toute rupture avec le peuple, il n'a su innover totalement, revenant sur sa figure de souverain moderne, engagé aux côtés de son peuple L'attitude équivoque de FG 4 : entre libéralisation timide et réaction L'attitude de Frédéric-Guillaume IV face à la montée des revendications libérales et nationales est quant à elle beaucoup plus ambiguë. [...]
[...] Craignant en premier lieu les visées de la France, il signe un accord avec l'Autriche le 23 juillet 1831 (alors qu'il règne seulement depuis 3 mois. Puis soutient ensuite l'équipée de la duchesse de Berry. Frédéric-Guillaume IV a une personnalité tout à fait différente, plus centré sur un idéal que sur l'action politique. Cependant il prend lui aussi très tôt des positions peu libérales. Alors qu'il n'était encore que prince héritier, il soutient il soutient activement la littérature conservatrice militante, contre les pensées révolutionnaire radicale de gauche que soutenaient entre autres Ruge, Feuerbach ou Bauer. [...]
[...] Or ces interprétations se sont révélées erronées : ni Charles-Albert ni Frédéric-Guillaume IV ne sont libéraux, et les mesures que l'enthousiasme populaire a pris pour libérales apparaissent en réalité très modérées et ne révèlent nullement des convictions libérales ; cependant, avec un peu de clairvoyance, on peut très tôt discernés chez les 2 rois des comportements qui laissent transparaître leurs véritables intérêts et convictions. Dès 1821, Charles-Albert adopte une attitude ambiguë face aux pensées et mouvements libéraux : alors qu'il encourageait ces mouvement, il dénonça le 7 mars 1821 au ministère de la guerre un complot libéral. De plus, lorsque, quelque temps plus tard, il doit assumer la régence du trône, il hésita sur l'attitude à suivre vis à vis des libéraux. [...]
[...] Un épisode dramatique qui contribua à aggraver la crise qui allait le conduire à un repli mystique sur lui-même et à un autoritarisme absolutiste traversé de remords et de contradictions, donnant corps à la légende de l'Hamlet italien Ainsi, au cours d'une période de règne très proche rythmé par les mouvements de 1831 et de 1848, ces deux monarques absolutistes aux convictions de jeunesses opposées ont menés des politiques proches, tiraillés entre des sollicitations opposés, donnant des gages d'espérance à la réaction et au courant national. Se finissant tristement pour ces deux souverains, les tentatives d'unification ont été un échec de par les hésitations de ces élites dirigeantes, l'attitude expansionniste du Piémont et le conservatisme prussien. Mais les idées libérales ont marqué des points et inspiré des réformes. [...]
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