La déstalinisation apparaît d'abord comme une rupture avec le mode d'exercice du pouvoir fondé sur la terreur instaurée par le « petit père des peuples », Josef Staline. Elle s'avère ensuite être l'instrument utilisé par la Nomenklatura pour conforter ses privilèges et tenir la société à l'écart du pouvoir en URSS comme dans les démocraties populaires : la déstalinisation débouche sur un néo-socialisme qui rend impossible toute réforme du système soviétique.
Une réelle déstalinisation implique la disparition du rôle dirigeant et du monopole politique du Parti. Depuis Khrouchtchev, celui-ci a donc constamment été confronté à une alternative radicale : immobilisme ou explosion. Mikhaïl Gorbatchev commit l'erreur fatale de croire que le PCUS pourrait contrôler une déstalinisation qui serait menée à son terme. Or, pas plus qu‘en Hongrie en 1956 ou en Tchécoslovaquie en 1968, il n'existait pour l'URSS à la fin des années 1980 de « troisième voie » possible entre totalitarisme et démocratie.
[...] Dans le même temps, une décentralisation improvisée, un soutien spectaculaire, mais malgré tout insuffisant, au secteur B et à l'agriculture, désorganisent les circuits traditionnels de l'économie centralisée, provoquant de multiples ruptures de stock et d'approvisionnement. Le défi lancé aux USA avec les fusées de Cuba s'est retourné en une escalade dangereuse pour la sécurité même de l'URSS et a également porté atteinte à la crédibilité de son armée. Mais ce sont surtout ses initiatives de réformes politiques qui, en s'en prenant aux avantages de la bureaucratie, provoquent sa mise à l'écart. [...]
[...] Elle s'avère ensuite être l'instrument utilisé par la Nomenklatura pour conforter ses privilèges et tenir la société à l'écart du pouvoir en URSS comme dans les démocraties populaires : la déstalinisation débouche sur un néo-socialisme qui rend impossible toute réforme du système soviétique. I. La déstalinisation est une dénonciation des crimes de Staline et non du régime soviétique A. L'objectif n'est pas de démocratiser le système, mais de restaurer la prééminence du Parti 1. La déstalinisation est l'œuvre des dignitaires du régime qui aspirent à jouir de leurs privilèges dans la quiétude. Au cours des derniers mois du règne de Staline, les dignitaires ont vécu dans la hantise de nouveaux procès de Moscou. [...]
[...] En novembre 1962, il évoque la nécessaire réforme des structures du parti en distinguant deux branches; une agricole et une industrielle; c'est cette fois à l'unité même du Parti qu‘il prend. L'accumulation des échecs en matière économique et les excès de volontarisme dans les réformes condamnent Khrouchtchev. C'est à la suite d'un complot légal qu'il est évincé par ses pairs, ce qui souligne d'ailleurs un changement dans les mœurs, mais également le triomphe des apparatchiks qui fixent les règles du pouvoir dans l'URSS poststaliniennes. II. L'immobilisme qui en résulte conduit de manière inéluctable à l'effondrement du modèle communiste soviétique A. Le néo-stalinisme débouche sur la sclérose et la gérontocratie 1. [...]
[...] Le régime soviétique doit abandonner les uns après les autres les dogmes fondateurs de sa légitimité historique, en URSS comme dans le bloc. Ce processus trouve son aboutissement en mars 1990 avec l'abrogation du rôle dirigeant du Parti, prélude à l'effondrement final de l'Union soviétique en décembre 1991 à la suite du putsch manqué d'août mené par les communistes conservateurs. Conclusion Une réelle déstalinisation implique la disparition du rôle dirigeant et du monopole politique du Parti. Depuis Khrouchtchev, celui-ci a donc constamment été confronté à une alternative radicale; immobilisme ou explosion. [...]
[...] Or, pas plus qu‘en Hongrie en 1956 ou en Tchécoslovaquie en 1968, il n'existait pour l'URSS à la fin des années 1980 de troisième voie possible entre totalitarisme et démocratie. Bibliographie indicative Les grandes énigmes du Kremlin, le duel Trotski-Staline, la guerre des deux Staline : la rupture Staline-Tito, la mort de Staline et la déstalinisation. De Paul Ulrich, éditions de Crémille Stalinisme et déstalinisation. De Pietro Nenni, Norman Thomas et Tamás Aczél, Institut Imre Nagy de Sciences politiques de Bruxelles, 1962. [...]
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