Le 1er novembre 1936, alors que son ministre des Affaires étrangères Ciano revient de Berlin où il a signé un protocole d'amitié germano-italien, Mussolini déclare à Milan : « cette entente, cette verticale Berlin-Rome n'est pas un diaphragme, c'est plutôt un axe, autour duquel peuvent s'unir tous les Etats européens animés d'une volonté de collaboration et de paix ». Il proclame alors la création de l'Axe Rome-Berlin, véritable front fasciste auquel se trouvent désormais confrontées les démocraties.
Depuis le début des années trente, l'Europe connait une situation particulière : la montée du fascisme, avec l'instauration de dictatures allemande et italienne, ainsi que le renforcement des égoïsmes nationaux suite à la crise économique qui touche le continent, attisent les tensions entre démocraties et régimes autoritaires.
[...] De même que Hitler utilise cette menace contre le président en 1939. Ainsi, l'industrie aéronautique se renforce, le nombre d'ouvriers étant presque multiplié par trois entre 1937 et 1939. Le plan V ou plan des 2600 avions se heurte aux capacités insuffisantes de l'industrie. Aussi, du matériel est acheté à l'étranger : des Curtiss aux Etats-Unis ou des avions en URSS. Du côté britannique, le réarmement mis en pratique dès 1935 s'accélère en 1938. Pendant deux ans, le gouvernement Chamberlain mène conjointement une politique de réarmement et l'apaisement. [...]
[...] Étant dans l'impossibilité de contrer l'Italie fasciste ou l'Allemagne nazie, il faut soit s'entendre sur un partage d'influence, soit tenter de diviser l'adversaire. C'est dans cette perspective que s'inscrit le rapprochement anglo-italien amorcé à la fin 1936, par l'adoption de l'idée d'un gentleman's agreement par les deux pays. Le 6 novembre, un accord commercial est signé à Rome, et Ciano parle de la nécessité de reprise de bonnes relations entre l'Italie et la Grande-Bretagne Le 31 décembre 1936, les accords aboutissent à un statut- quo en Méditerranée occidentale, qui est de nouveau confirmé le 2 janvier 1937, les deux pays y possédant des intérêts vitaux. [...]
[...] Les adeptes de la sécurité collective sont plutôt à gauche : Herriot, Daladier, Blum. Réalistes sur la situation grave de l'Europe, ils sont aussi lucides sur les faiblesses françaises. Aussi, si le gouvernement Blum relance le réarmement, les contraintes de politique intérieure l'empêchent d'approfondir le rapprochement avec l'URSS. Ce clivage s'accentue dès 1938 avec la conférence de Munich, la conscience du danger allemand devenant trop fort pour laisser subsister les espoirs d'une sécurité collective. L'affrontement se fait désormais entre munichois c'est-à-dire ceux qui se résignent à l'hégémonie de l'Axe et préfèrent détourner le danger de leurs têtes ; et les antimunichois, comprenant ceux qui veulent contrer l'expansion allemande et interrompre la chaîne de capitulations fasse aux dictatures. [...]
[...] Les Etats-Unis ne sont donc pas prêts à aider les démocraties européennes, se désintéressant d'un éventuel conflit qui n'aurait pas lieu sur son propre territoire. L'apogée de cet isolationnisme est marqué par les lois de neutralité, liées au non-paiement des dettes par les Européens, mais aussi pour éviter les Etats-Unis d'être entrainés dans un conflit extraterritorial. La première de 1935 établit un embargo complet sur les ventes d'armes à tout état belligérant, sans distinction entre agresseur et agressée. Ces mesures sont renforcées par les coups de force des dictatures en Europe : paradoxalement, ce n'est pas une action contre elles, mais un renforcement de l'isolationnisme qui prive les autres démocraties d'un éventuel soutien face à l'agressivité l'Axe. [...]
[...] Les admirateurs de l'Italie mussolinienne sont les partisans d'un Etat fort comme Laval, Tardieu ou Flandin, mais aussi les anticommunistes. Après le revirement de l'Italie suit à la guerre d'Ethiopie, une partie de ce courant évolue vers une entente avec l'Axe, quitte à laisser Hitler les mains libres à l'Est C'est cette politique que mène le ministre des Affaires étrangères Georges Bonnet d'avril 1938 à septembre 1939. Quant aux partisans de l'alliance soviétique, ils adhèrent à ce courant par l'idéologie, notamment les communistes, ou par le réalisme. [...]
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