Pourtant courte, la période allant de la crise économique à la fin de la seconde guerre mondiale présente un exemple très intéressant de mutation des Etats. De l'abandon pur et simple de la démocratie à son durcissement, la France comme la Grande Bretagne présentent deux évolutions, à la fois de leurs modèles politiques et sociaux mais aussi de leur protection sociale. La recherche, dans les deux pays, d'un modèle à la fois démocratique politiquement et socialement s'est heurté à différents obstacles, comme la crise économique et la guerre, mais aussi à l'attrait d'autres modèles politiques, même anti-démocratiques. Les liens entre Démocratie politique, démocratie sociale et protection sociale sont complexes, l'on peut observer, en France comme en Grande Bretagne, que Démocratie politique n'implique pas forcément ni démocratie sociale ni protection sociale. Au contraire, l'on pourrait peut-être observer une évolution d'un modèle de démocratie politique à une démocratie politique et sociale, grâce à l'évolution de la protection sociale. Le questionnement effectué ici porte dès lors plus sur l'articulation de ces trois enjeux à travers une période riche en mutations et en bouleversements. C'est à travers l'analyse des différents obstacles et bouleversements, entre 1930 et 1946, que nous étudierons les évolutions de ces trois enjeux que sont la démocratie politique, la démocratie sociale et la protection sociale.
Ainsi, nous analyserons dans un premier temps les mutations des mentalités et des modèles politiques face à la crise des années trente. Puis, nous étudierons les conflits entre modèles politiques pendant la guerre et ce que ces modèles impliquent en question de protection sociale. Pour finir, nous regarderons de plus près l'idée de Welfare State (Etat Providence en français) et ce qu'elle implique dans l'évolution de la démocratie sociale.
[...] Démocratie politique, démocratie sociale et protection sociale, en France et en Grande Bretagne, entre 1930 et 1946 Pourtant courte, la période allant de la crise économique à la fin de la seconde guerre mondiale présente un exemple très intéressant de mutation des Etats. De l'abandon pur et simple de la démocratie à son durcissement, la France comme la Grande Bretagne présentent deux évolutions, à la fois de leurs modèles politiques et sociaux mais aussi de leur protection sociale. La recherche, dans les deux pays, d'un modèle à la fois démocratique politiquement et socialement s'est heurté à différents obstacles, comme la crise économique et la guerre, mais aussi à l'attrait d'autres modèles politiques, même anti-démocratiques. [...]
[...] La France comme l'Angleterre sont inscrites dans cette évolution, même si l'Angleterre n'a jamais renoncé à la démocratie politique (du moins, pas totalement). Les différences de choix dans les protections sociales, et notamment au sujet de l'assurance maladie, marquent une plus grande rupture dans la tradition libérale anglaise que française. Bibliographie - J.C Asselain, Histoire économique de la France, tome 2 : de 1919 à la fin des années 1970, Seuil, Paris - F. Bédarida, La société anglaise, du milieu XIXème siècle à nos jours, Seuil, Paris - S. Berstein et P. [...]
[...] Comme nous le verrons plus tard, la démocratie sociale se fait en partie aux dépends de l'économie (D'où le refus de Churchill devant les dépenses qu'entraînent la protection sociale), et seul un état de crise, à cause de la guerre, pouvait rendre compte de cette réalité. En effet, bien plus qu'un affrontement entre pays, la seconde guerre mondiale présente un conflit entre modèles politiques. Face aux régimes fasciste et nazi, le Royaume-Uni se renforce derrière un idéal de démocratie politique. [...]
[...] L'Etat devient un acteur principal, non plus seulement de l'économie, mais de la démocratie sociale, garantissant la protection sociale pour tous, comme le plein-emploi. Ces changements sont observés à l'époque par le travail des majordomes dans les usines, laissant les riches anglais se débrouiller seuls. C'est ainsi que le Times, par exagération, dit que la guerre a réussi en quelques temps à faire disparaître les classes au Royaume-Uni. Il est évident que ce n'est pas le cas, mais que les contemporains voient eux- mêmes les changements qui s'effectuent. [...]
[...] Dès 1945, les travaillistes reprennent le pouvoir et appliquent une série de lois visant à la protection sociale universelle et obligatoire. Le rejet de Churchill à ces élections montre bien que les Anglais, par le biais de la démocratie politique, veulent maintenant une égalité sociale (assurances chômage mais aussi maladie et vieillesse) et par une série de lois visant à augmenter et à améliorer les espaces d'habitation, augmenter l'âge de la scolarité obligatoire. Seul rescapé de cette égalisation des chances, les écoles restent inégalitaires, l'enseignement privé étant le seul à dispenser un enseignement de qualité. [...]
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