Malgré les infinies disparités et les caractères propres à chaque nation, un lent mouvement de démocratisation gagne peu à peu la majeure partie du continent à partir des années 1860. Diffusées depuis plusieurs décennies, les idées démocratiques doivent leur succès aux limites du libéralisme et aux conditions matérielles nouvelles de cette fin de siècle.
Le 26 mars 1871, les parisiens se soulèvent contre le gouvernement de Thiers, qui négocie avec l'Empire allemand le traité scellant la défaite française de la guerre de 1870, et élisant un conseil : la Commune de Paris. Les communards, ouvriers et artisans, luttent aussi pour améliorer leurs conditions de travail (...)
[...] IV Le compromis Austro-hongrois L'Empire d'Autriche n'est plus assez fort militairement, ni assez riche pour garder son pouvoir absolu sur des nationalités en effervescence (Hongrois et Italiens surtout). Après sa défaite de Sadowa en 1866 contre la Prusse, François-Joseph doit négocier. Le compromis de 1867 institue une double monarchie entre la Hongrie et l'Autriche de part et d'autre de la rivière Leitha. L'empereur reste le seul trait d'union entre les deux royaumes, avec trois ministres relevant directement de lui (Guerre, Finances, Diplomatie). La question des nationalités est tranchée mais reste non réglée. [...]
[...] De plus, le suffrage universel nécessite que les citoyens soient en mesure de participer en hommes responsables à la vie politique. L'instruction primaire obligatoire et laïque (soustraite ainsi aux adversaires de la démocratie), les législations sur la presse (en France loi de 1881) et sur le syndicalisme (en France loi de 1884) procèdent de cet esprit. II De l'idée à la réalisation En définitive, l'idée démocratique manifeste plus une inspiration, un état d'esprit, qu'un type politique bien défini. Elle est donc bien compatible avec des forces variées de régime. [...]
[...] Le 26 mars 1871, les parisiens se soulèvent contre le gouvernement de Thiers, qui négocie avec l'empire allemand le traité scellant la défaite française de la guerre de 1870, et élisant un conseil : la Commune de Paris. Les communards, ouvriers et artisans, luttent aussi pour améliorer leurs conditions de travail. Au cours d'une semaine sanglante, en mai de la même année, l'armée écrase la Commune. Outre les morts, des milliers de parisiens sont emprisonnés. En Italie, bourgeois monarchistes du nord et républicains du sud conduis par Garibaldi s'unissent contre l'occupant autrichien. Grâce à son alliance avec Napoléon III, Victor-Emmanuel II devient roi d'Italie. [...]
[...] Il marque donc le passage d'une nouvelle culture politique, mais c'est une œuvre de longue haleine. Elle résulte d'avancées successives, d'une série de réformes qui sont votées au coup par coup à partir de la seconde moitié du siècle. Ainsi en Angleterre, les exigences censitaires sont abaissées en 1867, puis en 1884 ; la loi de 1885 répartit plus équitablement les sièges à la Chambre, tandis qu'en 1872 le secret du vote est assuré par l'installation de l'isoloir. Il faut en fait attendre les années 1900 pour voir réunis en un même pays tous les caractères de la démocratie, à l'exception du vote des femmes. [...]
[...] Alors que les libéraux se référant à l'héritage de 1789, tiennent le langage du possible, invoquant l'expérience et les réalités présentes pour justifier les restriction censitaires (système dans lequel l'exercice du droit de vote est réservé à ceux qui peuvent payer un cens, c'est à dire une certaine somme d'argent à l'époque), les démocrates militent pour l'application immédiate de la démocratie. Ils refusent toutes les distinctions, même temporaires, entre les individus, et réclament l'égalité politique, c'est à dire le droit de vote pour tous qui est le suffrage universel. L'idée démocratique est aussi un dépassement du libéralisme. L'égalité politique appelle en effet l'effacement progressif des distinctions qui résultent de la naissance ou de la fortune. De là, la volonté d'égaliser les charges fiscales. [...]
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