La Première Guerre mondiale, conduite au nom des grands principes des démocraties libérales, semble se présenter comme une victoire de celles-ci sur les régimes autoritaires. Mais durant les années d'entre-deux-guerres, l'aire géographique de la démocratie se restreint singulièrement laissant apparaître de nouveaux modèles politiques antagonistes aux modèles libéraux comme le fascisme. Cette dictature anti-parlementaire et anti-démocratique soutenue par une doctrine qui mêle l'exaltation de l'action, le culte de la force et la subordination de l'individu à l'État, domine la vie italienne de 1922 à 1945 sous Benito Mussolini (...)
[...] Comment ce régime totalitaire a t-il exercé son pouvoir sur l'Italie et son influence dans le monde ? Pour répondre à cette question, nous nous pencherons sur le cas précis de l'Italie, en étudiant le système politique mis en place par Mussolini, l'idéologie sur laquelle il repose et son application ; puis nous comparerons le régime fasciste italien avec celui allemand. Mussolini, à la fois Duce le chef en italien) des fascistes et chef du gouvernement, promulgue, en Novembre 1926, les lois fascistissimes» : les libertés sont restreintes (les citoyens suspects, par exemple, doivent être recensés et le droit de grève est interdit) tous les partis politiques et syndicats sont dissolus et l'Italie voit naître une police politique secrète, l'OVRA qui traque les opposants. [...]
[...] L'État fasciste, fondé sur l'idée de supériorité nationale, popularise une esthétique faisant une large place aux symboles guerriers. Il se donne pour objectif le renforcement de la puissance militaire du pays, notamment grâce à une politique d'expansion territoriale. Toutefois, l'Italie fasciste est plus une dictature qu'un régime totalitaire : totalitaire elle l'est par le parti unique, le culte du chef et l'interdiction de toute opposition, le contrôle total de l'État sur l'individu, mais elle ne le développe pas jusqu'à l'extrême, c'est-à-dire jusqu'à la terreur et à l'asservissement complet des individus. [...]
[...] S'opposant à des valeurs telles que l'individualisme, la démocratie, le rationalisme et la laïcité qui procèdent des Lumières, le fascisme est issu d'un courant qui prend globalement le contre-pied des idéaux incarnés par la Révolution française. Ainsi, les fascistes italiens répondent au slogan révolutionnaire Liberté, Égalité, Fraternité par Croire ! Obéir ! Combattre ! Dans cette logique, le fascisme est nécessairement caractérisé par le rejet des institutions démocratiques, son idéal étant celui d'une communauté nationale structurée de manière autoritaire, dans laquelle les classes sont remplacées par les corporations professionnelles, la lutte des classes par la solidarité sociale et l'atomisation de la société par l'exaltation du modèle familial. [...]
[...] Cet embrigadement de la société peut être résumé par une phrase de Mussolini : Tout est dans l'État, rien d'humain ou de spirituel n'existe en dehors de l'État. Fondamentalement anti-intellectuelle, l'idéologie fasciste exalte la personne du chef suprême de la nation : on assiste à l'instauration d'un véritable culte du chef, sauveur infatigable et infaillible, instrument employé par la Providence pour créer une nouvelle civilisation. La propagande exalte l'État et la grandeur de la Nation à travers la symbolique de la puissance de la Rome antique ; on compense la perte des libertés individuelles par l'exaltation de la fierté nationale. [...]
[...] Comme l'Italie, l'Allemagne est un état totalitaire au sommet duquel règne le Führer ; il détient les pleins pouvoirs. L'utilisation de la propagande permet la mise en valeur de l'Etat et du chef auquel est voué un véritable culte. Différentes organisations sont mises en place pour surveiller, contrôler et encadrer la société comme les SS d'Heinrich Himmler ou la Gestapo, police secrète de Joseph Goebbels. Suivant l'exemple de Mussolini, Hitler crée les jeunesses hitlériennes. Cependant l'Europe, de par le pacifisme des démocraties libérales qui cèdent peu à peu du terrain aux régimes extrémistes dangereux, se voit précipitée en 1939, dans la Deuxième Guerre Mondiale. [...]
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