Dégel – « ère de stagnation » - Glasnost : quelle dynamique pour l'URSS de 1953 à 1991 ?

Résumé du document

La mort de Staline, en 1953, marque un tournant dans l'histoire soviétique. L'avènement au pouvoir de Khrouchtchev ouvre la voie à une période de « dégel », c'est-à-dire de décrispation et de libéralisation relative de la vie politique et de la société. Toutefois, en 1964, commence l'ère dite « brejnévienne », qui se caractérise par une stagnation politico-économique notable, durant laquelle l'URSS apparaît de plus en plus comme un régime figé et monolithique. Ce n'est qu'à l'avènement de Gorbatchev, en 1985, et la mise en œuvre de la « Glasnost » et de la « perestroïka », que la dynamique de réforme va reprendre, mais avec le dénouement que l'on sait, l'effondrement final du régime soviétique. Dès lors, quelle dynamique peut-on souligner entre ces trois étapes, dans la perspective de leur dénouement qui est l'écroulement du régime ?

Extraits

[...] Dès lors, la politique de la glasnost qui renoue avec la dynamique du dégel mais dans une vision plus radicale, ne suffit pas à rééquilibrer le régime, et libère des forces qui auront finalement raison d'une URSS devenue sclérosée. Bibliographie Sabine Dullin (1994) Histoire de l'URSS. Paris : La Découverte. Ferro, Marc (1997) Naissance et effondrement du régime communiste en Russie, Paris: Librairie Générale Française. Jean Robert Raviot et Taline Ter Minassian (2006) De l'URSS à la Russie : la civilisation Soviétique : genèse, histoire et métamorphoses de 1917 à nos jours. [...]

[...] Ces mesures permettent dès lors une certaine libéralisation culturelle et politique, appelée dégel du nom d'une nouvelle d'Ilya Ehrenbourg, le Dégel, publiée en 1954. Le IIe congrès des écrivains (décembre 1954), voit par exemple se dérouler des débats assez ouverts, et permet la réhabilitation d'écrivains tels que Boulgakov et Tynianov. Les autorités tentèrent toutefois de limiter ce dégel intellectuel, comme en témoigne l'Affaire Pasternak mais le mouvement de libéralisation se poursuit, en se tournant dès lors vers la clandestinité (Werth, p423-425). [...]

[...] Gorbatchev permet aussi la libération d'un certain nombre de prisonniers politiques et de certains dissidents : il rappelle d'exil le plus célèbre d'entre eux, Andreï Sakharov. Le but de cette politique est de provoquer un débat entre citoyens soviétiques et de susciter l'adhésion populaire à la réforme de l'URSS (Regemorter, p155). En 1986-1987, il amorce une réforme économique qui passe par la reconnaissance du rôle du marché et de la propriété privée. Lors du XIXe Congrès du parti en juin 1988, il propose une série de réformes constitutionnelles qui doivent transférer le pouvoir du parti à des représentants élus par le peuple, réduire le rôle du parti dans la gestion de l'économie locale et accroître largement le pouvoir du président. [...]

[...] Dégel ère de stagnation - Glasnost' : Quelle dynamique ? La mort de Staline, en 1953, marque un tournant dans l'histoire soviétique. L'avènement au pouvoir de Khrouchtchev ouvre la voie à une période de dégel c'est-à-dire de décrispation et de libéralisation relative de la vie politique et de la société. Toutefois, en 1964, commence l'ère dite brejnévienne qui se caractérise par une stagnation politico- économique notable, durant laquelle l'URSS apparaît de plus en plus comme un régime figé et monolithique. [...]

[...] Le procès des écrivains Iouli Daniel et Andreï Sinyavsky, en 1966, ou les condamnations de Soljenitsyne et Sakharov, sont des exemples de cette reprise active de la lutte contre la dissidence (Regemorter, p134). On voit également sous Brejnev une stagnation inquiétante de l'économie. Malgré des réformes de Kossyguine, l'épuisement progressif des facteurs de productions, notamment des ressources naturelles, la vétusté du capital, la négligence du long terme (infrastructures, environnement), et le poids trop lourd des dépenses militaires, sont autant de problèmes qui plongent l'URSS des difficultés économiques considérables (Lorot, 49-50 et Regemorter p138-139). Ainsi, l'ère brejnévienne se caractérise par une stagnation politico-économique. [...]