Le mouvement d'émancipation qui éclate au sortir de la Seconde Guerre mondiale constitue l'un des phénomènes majeurs du XXe siècle. En une trentaine d'années, l'ensemble des Empires coloniaux laisse place à une multitude d'États indépendants faisant leur apparition sur la scène internationale avec l'ambition d'y jouer un rôle déterminant. Pour autant, la naissance et l'affirmation d'un Tiers-Monde refusant de choisir entre l'Est et l'Ouest permettent-elles réellement la constitution d'un troisième pôle dans les relations internationales ?
En Amérique, la décolonisation est un mouvement ancien : les États-Unis, premier pays décolonisé de l'histoire, obtiennent l'indépendance au traité de Versailles (1783), les États d'Amérique latine l'obtiennent dans la première moitié du XIXe siècle. Sur les autres continents, les premiers craquements dans les Empires coloniaux sont provoqués par la Première Guerre mondiale et la crise des années trente.
[...] Pour répondre, il convient d'étudier les causes, les étapes et les voies de la décolonisation, puis l'émergence et la diversification d'un Tiers-Monde en quête d'identité. Une décolonisation inévitable Un mouvement ancien ( En Amérique, la décolonisation est un mouvement ancien : Les Etats- Unis, premier pays décolonisé de l'histoire, obtiennent l'indépendance au traité de Versailles (1783), les Etats d'Amérique latine l'obtiennent dans la première moitié du XIX* siècle. ( Sur les autres continents, les premiers craquements dans les Empires coloniaux sont provoqués par la Première Guerre mondiale et la crise des années trente. [...]
[...] D'une part, les peuples colonisés participent largement à l'effort de guerre et en attendent une compensation politique. D'autre part, Allemands et Japonais encouragent les mouvements indépendantistes : Ainsi Hô Chi Minh proclame l'indépendance du Vietnam dès 1945. Pour s'assurer de la fidélité de leurs colonies, les grandes puissances promettent donc des réformes mais pas l'indépendance (ex : la France avec la conférence de Brazzaville en 1944). ( Au lendemain de la guerre, l'ONU, dont l'un des principes fondamentaux est le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, prône la décolonisation et offre aux peuples colonisés une influente tribune. [...]
[...] Par contre, le Royaume-Uni adopte, dès 1945, un programme de décolonisation progressive prévoyant, pour les peuples colonisés, un apprentissage de la démocratie préparant à l'indépendance self gouvernement Il accepte l'indépendance politique pour mieux conserver des liens économiques privilégiés au sein du Commonwealth (politique du give and keep ( Ainsi, l'émancipation est pacifique pour la plupart des colonies anglaises et pour l'Afrique noire française. Par contre, des guerres de décolonisation concernent la France en Indochine et en Algérie, les Pays- Bas en Indonésie, le Portugal en Angola et au Mozambique. Parfois, la décolonisation entraîne une guerre civile. C'est le cas des Indes britanniques, où le dramatique conflit entre musulmans et hindous impose la partition en deux Etats, l'Inde et le Pakistan. [...]
[...] Dans le cas des colonies, il faut distinguer colonies d'exploitation et colonies de peuplement. L'indépendance des colonies d'exploitation est assez facilement acceptée car elles représentent un intérêt économique que l'émancipation ne remet pas forcément en cause, la métropole pouvant signer des accords de coopération avec ses anciennes colonies (l'Afrique noire française). Par contre, l'indépendance des colonies de peuplement est souvent refusée car la métropole doit tenir compte des intérêts des colons blancs : C'est le cas de l'Algérie, où vivent un million d'Européens, du Kenya, de la Rhodésie. [...]
[...] Les grands pays d'Amérique latine, comme le Brésil, commencent à sortir du mal-développement, situation caractérisée par une certaine croissance économique non accompagnée de développement. Quant à l'Afrique, parfois qualifiée de continent à la dérive elle abrite les deux tiers des pays les plus pauvres de la planète, les PMA. Conclusion La décolonisation était inévitable car choisir son destin est un droit fondamental des peuples, inévitable mais parfois plus théorique que réel, le colonialisme traditionnel ayant laissé place à de nouvelles formes de domination. [...]
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