décolonisation, Congo belge, indépendance, 30 juin 1960
Alors que l'Afrique française marche à grands pas vers l'indépendance, les dirigeants belges gardent sur l'émancipation congolaise une prudente réserve. Aussi en décembre 1955, quand le professeur Van Bilsen propose un plan de trente ans pour l'émancipation politique de l'Afrique belge, c'est dans les milieux européens un mouvement de stupeur indignée.
Pourtant des personnalités politiques s'affirment dans les groupes d'évolués, les syndicats et les partis; tandis que l'année 1958 fait découvrir l'Europe à de nombreux congolais venus à l'exposition de Bruxelles, le discours de Brazzaville du général de Gaulle, puis la conférence d'Accra font prendre conscience au gouvernement belge du caractère inéluctable de l'indépendance.
Les graves émeutes de janvier 1959 accélèrent le mouvement et déclenchent le processus des élections. La table ronde belgo-congolaise (20 janvier-20 février 1960) fixe au 30 juin 1960 la date de l'indépendance du Congo.
[...] Les résultats du scrutin sont influencés par les contingences locales. Les observateurs insistent sur les bases tribales des réflexes électoraux. Ainsi à la veille de la table ronde de Bruxelles, il y avait donc une série de tendances régionale et locales et le seul véritable courant national congolais était celui de Patrice Lumumba qui n'ayant pas, lui-même, une surface tribale très importante, avait compris, à Accra, l'intérêt du parti unique et la fondamentale nécessité du Congo unifié dont il se voyait lui-même le leader tout désigné. [...]
[...] Dans ce manifeste, l'idée de communauté belgo-congolaise est énergiquement rejetée. Il admettait des étapes et, en gros, le plan de trente ans de Van Bilsen, à condition que les congolais soient associés à sa mise en œuvre. Le texte évoquait le but final à atteindre, la formation d'une nation congolaise, politiquement indépendante de la Belgique, mais attachée à elle par des liens affectifs et économiques. A quoi répondit un autre manifeste, beaucoup plus brutal, émanant d'une association ethnique des Bakongo, l'ABAKO, et qui revendiquait l'émancipation immédiate des congolais. [...]
[...] Les tractations pour la formation du gouvernement deviennent alors infiniment complexes et après l'échec de ses partisans au Sénat, Lumumba élargit son ministère et va négocier avec l'ABAKO. Ainsi, malgré des difficultés de dernière heure, le gouvernement Lumumba est investi. Deux jours plus tard Kasa Vubu est élu chef de l'Etat. C'est dans cette atmosphère de bousculade que l'indépendance fut proclamée. La décolonisation inévitable : contexte international et aspirations de l'élite moderne au Congo belge (Texte p.49/50 du fascicule) La décolonisation inévitable : contexte international et aspirations de l'élite moderne au Congo belge : Commentaire du texte. Né en 1913 en Belgique, J. [...]
[...] En outre, à mesure qu'ils devenaient indépendants, les pays entraient dans l'organisation internationale et y faisaient entendre leurs voix en faveur de ceux qui étaient encore dépendants. L'influence de l'organisation internationale se situa donc essentiellement sur un plan moral. Au Congo belge, les préoccupations étaient toutes autres. "Cette paix était due à l'absence d'élites capables de diriger le peuple et d'exprimer en termes modernes ses aspirations confuses" (l.36-38) : La question se pose en effet, en quoi consistaient les élites congolaises après la deuxième guerre mondiale ? [...]
[...] Patrice Lumumba Issu d'une famille catholique du Sankuru, Lumumba se rendit à Stanleyville (Kisangani) en juillet 1944. Il y trouva un emploi dans les PTT et suivit des cours du soirs d'où il put enfin décrocher un certificat d'études primaires. En autodidacte accompli, il continua à se cultiver et fut remarqué par ses supérieurs de l'administration des Postes. Membre du "cercle des Evolués" de la ville, il en devint même le président, il éprouva de grandes difficultés à se faire octroyer la carte du mérite civique. [...]
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