« Le peuple français est incapable d'un régicide. »
Le roi Louis XVI affirma ceci en 1789, dans l'année du déclenchement de la révolution. Deux ans plus tard, suite à divers événements qui rendent son cas désespéré, Louis XVI décide, sous la menace d'un pays toujours sous le mouvement de la révolution, de quitter la France, en laissant une très longue lettre écrite de sa main qui justifie son acte à la manière d'un plaidoyer. Il s'y présente alors comme un souverain à la fois dévoué et victime. C'est aussi l'occasion d'assoir sa position contre-révolutionnaire, et de se rapprocher du peuple. Malgré cela, la suite des évènements révèle un échec total du projet de Louis XVI : sa lettre et la fuite qui la suit sont le terreau de la république et de sa décapitation, d'autant que la crainte d'une telle révélation avait conduit La Fayette à retarder la diffusion de la lettre pour faire croire à l'enlèvement. La valeur historique de cette lettre est beaucoup plus forte depuis la découverte de l'originale détenue par un Américain et rachetée par un Français (...)
[...] Une idée hottée par la constitution qui le soumet à la loi, il exerce au nom de la loi et qui fait de lui le premier fonctionnaire de France, supprimant tout lien divin. Il n'est plus roi de France mais roi des français. Cependant le thème de la constitution civile du clergé n'est pas anodin pour le peuple français qui est touché par les changements religieux qui s'opèrent au plus proche d'eux: au niveau local, dans chaque bourg, dans chaque village. Aussi espère-t-il sans doute obtenir l'approbation et le retour vers lui des français par cet argument. [...]
[...] Le roi Louis XVI affirma ceci en 1789, dans l'année du déclenchement de la révolution. Deux ans plus tard, suite à divers événements qui rendent son cas désespéré, Louis XVI décide, sous la menace d'un pays toujours sous le mouvement de la révolution, de quitter la France, en laissant une très longue lettre écrite de sa main qui justifie son acte à la manière d'un plaidoyer. Il s'y présente alors comme un souverain à la fois dévoué et victime. C'est aussi l'occasion d'assoir sa position contre- révolutionnaire, et de se rapprocher du peuple. [...]
[...] Enfin l'affaire des chevaliers du poignard fait encore état de nobles agissant mal face à une situation difficile, ce qui rendit le roi victime d'être accusé d'être susceptible de fuir avec des nobles à la première occasion. Ces non-dits nous amènent vers la seconde partie de notre réflexion : la manipulation qu'effectue le roi, faussement objectif, et pourtant fidèle aux faits dans certaines mesures, par l'écriture d'une telle lettre. Le problème d'objectivité de la lettre se situe en premier lieu dans les omissions que le roi se permet, malgré la sensation d'impartialité donné par le récit à la 3e personne. [...]
[...] Cependant, il est vrai que l'assemblée devrait respecter les principes qu'elle a mis en place. Il est vrai que l'assemblée dépasse son simple rôle législatif, déjà prépondérant dans le système politique. Louis XVI critique d'abord le fait que l'assemblée gère l'administration intérieure du royaume en mettant en place une refonte de l'organisation du territoire français, avec la commune et le département qui crée un pouvoir local. La loi du 22 décembre 1789 créé assigne au département, division du territoire, un minimum de 4 députés. [...]
[...] Le roi minimise aussi l'importance des révoltes en usant du terme d'étincelles : les révoltes sont nombreuses et violentes, à l'image de l'affaire réveillon qui démarre sur un malentendu le 28 avril 1789, lui estimant qu'il pourrait rentabiliser sa production de papier, les ouvriers craignant que ce ne soit à leur dépends dans une situation de crise : on exécute l'effigie de réveillon, brûle et pille la papeterie, l'armée exécute 300 révoltés. On peut aussi citer les violences autour des barrières d'octroi qui marquaient les impôts prélevés à certaines frontière directement sur les denrées. Cependant, le travail d'analyse que mène Louis XVI dans la lettre se rapproche de celui de l'historien pour sa justesse et son recule : il élabore une critique tout à fait raisonnée du système constitutionnel. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture