En 1900, tous les grands pays industrialisés avaient découvert que la consommation des biens était aussi importante que leur production, la seconde n'ayant de sens qu'en fonction de la première. Suivant ce constat, une culture de la consommation commençait à apparaître, jouant un rôle déterminant dans la définition de l'identité sociale, économique et culturelle de chaque pays. Un des traits dominants de cette nouvelle culture était une conscience plus aiguë du statut social de chaque individu, ainsi qu'une détermination marquée, dans toutes les classes de la société, à jouir d'un maximum de bien-être. Ces aspirations trouvaient leur expression dans le concept de « consommation », par nature ouverte à tous, et le « style » devenait en conséquence la mesure incontournable de la place qu'occupait chaque personne dans la société.
[...] Pour les hommes, le frac et le haut-de-forme étaient toujours de mise bien que le complet-veston porté avec un chapeau rond ou melon fût de plus en plus répandu. Il y eut un vif engouement pour les chapeaux de paille en provenance de Panamá ou d'Italie. Les pantalons, plus étroits, se portaient avec des revers et un pli devant, et les cols de chemise, en coton empesé, couvraient le cou. Avec les premiers bains de mer apparurent les premiers maillots. [...]
[...] La vie sociale s'était peu à peu ritualisée dans presque toutes les couches de la société, et la façon de s'habiller était étroitement liée pour chacun à son appartenance à une classe nettement définie. L'histoire de l'habillement en Occident au XXe siècle, lorsque, pour la première fois, la mode devint accessible à tous, oscilla par la suite de manière permanente à l'image des vêtements féminins de l'époque, entre la recherche de l'artifice et celle de la simplicité, parfois tout aussi artificielle, entre la sensualité exacerbée, inutile, mais attrayante, et l'austérité volontaire, peu esthétique, mais fonctionnelle. [...]
[...] Dans ce domaine, les pays européens avaient sensiblement amélioré leurs techniques, mais ce fut les États-Unis que les premières machines automobiles, machines à coudre, machines à écrire, appareils électroménagers devinrent des objets de grande consommation. À partir des années 1860, elles commencèrent à détrôner les meubles comme symboles de statut social. En raison du boom que connurent les États-Unis pendant les dernières décennies du XIXe siècle, ces biens de consommation durables se vendirent en grand nombre dès leur apparition sur le marché. [...]
[...] Parallèlement à l'influence des grands couturiers et à l'action du mouvement des ''réformateurs de l'habillement'', qui estimaient que les vêtements devaient épouser les formes du corps humain, et condamnaient de ce fait les bustiers et les corsets, le sport joua un rôle déterminant dans l'évolution de la mode féminine du début du XXe siècle. La société Redfern, de Londres, qui s'était spécialisée à l'origine dans les vêtements de cavalier, en proposa une adaptation, le tailleur, qui connut un succès extraordinaire parmi les élégantes de toutes les grandes villes d'Europe et d'Amérique. Le tailleur était coupé dans un drap de couleur unie ou dans la flanelle. [...]
[...] Cette évolution, développant, toucha un secteur de la production où les critères de beauté et d'élégance n'avaient guère eu cours jusqu'alors. La mode des ''meubles d'art'' et des ''poteries d'art'' des années 1880 et 1890 produisit non seulement des objets uniques, très onéreux, destinés aux classes moyennes et dessinés par des stylistes renommés, mais aussi une quantité innombrable d'objets décoratifs bon marché, fabriqués en série pour les acheteurs moins fortunés. La vente en grand nombre de produits manufacturés ne dépendait pas uniquement des efforts des industriels et des designers pour les rendre attirants. [...]
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