Au XXe siècle, de larges portions de l'Europe occidentale et de l'Amérique du Nord étaient engagées dans de profondes mutations sociales liées à l'industrialisation – un processus dans lequel la rentabilité du travail humain se trouvait améliorée du fait de la domestication de l'énergie et de la rationalisation des méthodes de production. L'industrialisation était menée par les capitalistes – détenteurs de capitaux qu'il s'agissait de faire fructifier en utilisant le travail des autres. Pour les travailleurs, l'industrialisation était synonyme de vie dans les grandes villes (au détriment des petites agglomérations et des villages), de travail en usine ou dans des bureaux (et non plus dans l'agriculture) et de cadences de travail déterminées par la production (et non plus en fonction des facultés individuelles.
[...] Pourtant, à l'aube du siècle, le processus de transition de la manufacture à la ''machinofacture'' n'était pas encore très avancé L'ordre social et l'évolution des campagnes Le XIXe siècle avait vu s'instaurer en tant que discipline académique l'étude des institutions sociales humaines, ou sociologie, en partie pour répondre aux craintes de l'époque quant à une rupture de l''ordre social''. Les premiers sociologues, et en particulier le Français Émile Durkheim (1858-1917), considéraient que nombre de problèmes sociaux de l'époque étaient à mettre au compte du développement industriel et de l'expansion des villes. Pour Durkheim, il s'était produit une modification des fondements de l'ordre social, le passage d'une ''solidarité mécanique'' à une ''solidarité organique''. [...]
[...] L'intervention de l'État allait de pair avec l'augmentation de la taille de l'entreprise. Plus l'entreprise grossissait et se sophistiquait, plus elle réclamait une main-d'œuvre instruite, et les ''cols blancs'' prirent bientôt la dimension d'un phénomène de masse. Il devenait donc nécessaire de généraliser l'alphabétisation et l'instruction, de régénérer la force de travail des ouvriers et d'augmenter leur productivité en améliorant les systèmes de santé et la couverture sociale Une nouvelle organisation du travail La dépression des années 1870-1880 fut, pour de nombreux industriels, l'occasion de constater l'inadéquation de leur contrôle de la main-d'œuvre sur le lieu de travail. [...]
[...] De fait, la plupart des habitants du globe, y compris dans les pays industriels développés, demeuraient des travailleurs agricoles propriétaires ou métayers de petites exploitations familiales. Par ailleurs, l'agriculture se révélait, pour une part, plus souple et susceptible d'adaptation qu'on eût pu l'escompter. Vers le milieu du XIXe siècle, le théoricien socialiste allemand Karl Marx avait émis l'idée selon laquelle l'évolution de l'industrie vers les grosses unités de production devait s'accompagner d'une évolution similaire de l'agriculture, et de la disparition de la petite propriété. [...]
[...] La France se situait au tournant du siècle, en troisième position des puissances industrielles. Vers 1913, les États-Unis totalisent le tiers de la production mondiale, à égalité avec l'Allemagne, la France et la Grande-Bretagne réunies. Mais même dans ces derniers pays, considérés comme les nations développées par excellence, la place occupée par l'industrie demeurait limitée. Ainsi que l'écrivait un statisticien britannique de l'époque : ''Une moitié du monde est engagée dans des activités agricoles, un quart dans les usines un dixième dans le commerce et les transports et le reste (15 pour cent) dans les professions libérales, le service public et autres activités.'' Il est exact qu'en 1914 l'agriculture employait moins de la moitié de la force de travail dans les pays occidentaux : les Pays-Bas et les États-Unis ; mais en France la proportion était de 43 pour cent, contre 35 pour cent en Allemagne, et 8 pour cent seulement en Grande-Bretagne. [...]
[...] Le début du XXe siècle : Les mutations du monde du travail Introduction 1. Industrialisation et emploi 2. L'ordre social et l'évolution des campagnes 3. La naissance de la grande entreprise 4. Une nouvelle organisation du travail Au XXe siècle, de larges portions de l'Europe occidentale et de l'Amérique du Nord étaient engagées dans de profondes mutations sociales liées à l'industrialisation un processus dans lequel la rentabilité du travail humain se trouvait améliorée du fait de la domestication de l'énergie et de la rationalisation des méthodes de production. [...]
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