Au début du XXe siècle, le nord-ouest de l'Europe et le nord-est des États-Unis étaient déjà dotés d'une économie moderne, alors que dans d'autres régions telles la Scandinavie, l'Italie du Nord, la Russie ou le centre des États-Unis, l'industrialisation commençait seulement à se faire jour. Cette diffusion géographique du processus de modernisation coïncidait avec l'accélération globale de l'amélioration des conditions matérielles que connaissaient la plupart des économies industrielles depuis les années 1890.
Les concepts et les techniques de mesures économiques en usage aujourd'hui n'ont fait leur apparition que dans l'entre-deux-guerre, mais, si l'on applique à la période un outil de mesure actuel tel que le produit intérieur brut (PNB) par habitant à prix constant, on peut estimer que l'économie européenne a connu un taux de croissance de 1,5 pour cent par an entre la fin des années 1880 et 1913. Ce chiffre ne constitue, bien sûr, qu'une estimation, si l'on considère que les données à partir desquelles il a été calculé n'ont pas la précision qu'elles ont prise par la suite.
[...] Une seule exception : celle de la Grande- Bretagne, qui s'exprime par des investissements opérés de préférence outre- mer, et un ralentissement de la croissance de l'économie inférieure durant la période édouardienne. De fait, le taux de l'investissement domestique a quelque peu baissé dans la quasi-totalité des pays européens après 1900, mais l'expérience britannique différait toutefois de façon significative, bien qu'il soit difficile de mesurer à quel point le niveau relativement bas du revenu national affecté à l'économie intérieure a influé sur le retard de la croissance économique britannique à partir de 1890. Comme la main-d'œuvre, les capitaux circulaient. [...]
[...] Autour de l'année 1905, la grande entreprise était solidement implantée aux États-Unis et en Allemagne, et avait un pied en Grande- Bretagne La rivalité économique internationale La croissance des industries américaine et allemande se traduisait, dès les années 1890, par un net recul de la Grande-Bretagne, jusqu'alors leader mondial dans le secteur industriel, au profit de l'Allemagne. Les États- Unis entrèrent dans la compétition dans le courant de la décennie, mais l'essentiel des exportations américaines restait composé de matières premières, et la compétition ne se fit réellement sentir que plus tard. En France, les industriels faisaient preuve d'un réel dynamisme. L'industrie était surclassée par celle de l'Allemagne, sauf dans certaines branches comme l'automobile, mais la France l'emportait dans le domaine financier. [...]
[...] Il s'agissait essentiellement, à l'origine, de confection masculine, mais à l'aube du XXe siècle l'industrie élargit son domaine au prêt-à- porter féminin. Elle comptait alors au Royaume-Uni 257 détaillants contrôlant boutiques, contre 60 chaînes de magasins aux États-Unis. Entre autres innovations, la Grande-Bretagne vit se multiplier les coopératives de production et de distribution, et les États-Unis développèrent la vente par correspondance grâce à l'amélioration des communications qui permettait d'atteindre les petites communautés dispersées de l'Amérique rurale. L'initiateur du procédé, A. [...]
[...] Entre 1890 et 1913, c'est-à-dire durant une période où l'économie s'est accélérée,on estime à 1,8 pour cent environ le taux de croissance annuel de l'Amérique, soit un chiffre supérieur à celui des grandes économies industrielles européennes, mais inférieur à celui des pays récemment industrialisés comme la Scandinavie et la Russie Accroissement de population et migration L'accroissement de population, qui a contribué à la croissance économique des pays industrialisés pendant les vingt-cinq années qui ont précédé la Première Guerre mondiale, résultait d'un taux de natalité supérieur, durant cette période, au taux de mortalité. Le taux de natalité était en baisse en Europe occidentale depuis les années 1870, mais cette tendance démographique ne s'est fait sentir en Europe orientale qu'après 1900. Ajoutons à cela un déclin de la mortalité infantile, particulièrement nette en Scandinavie et en Europe occidentale autour de 1913. La mortalité infantile restait néanmoins élevée en Europe orientale, avec un chiffre dépassant 200 pour mille durant la première décennie du XXe siècle en Russie et en Autriche-Hongrie. [...]
[...] Enfin, dernier facteur de croissance, le progrès technologique. La reprise de croissance qu'ont connue les économies avancées d'Europe ainsi que les États-Unis à partir de 1890, a été une sorte de seconde révolution industrielle, née d'une nouvelle flambée d'innovations, parmi lesquelles la maîtrise de l'électricité, la chimie organique, l'invention du moteur à explosion ont présidé à la production d'une gamme plus large de matériel destiné au consommateur, comme la machine à coudre, la machine à écrire, l'aspirateur, la bicyclette ou l'automobile. [...]
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