Charles de Gaulle est né le 22 novembre 1890 à Lille. Son milieu familial est - du coté maternel - la bourgeoisie catholique du Nord et - du coté paternel - l'aristocratie pauvre. Son père est un intellectuel qui enseigne dans l'enseignement libre à Paris. Il est reçu à Saint-Cyr en 1909 et en sort 13e de sa promotion en 1912. Après la Première Guerre mondiale où il est blessé trois fois et fait prisonnier par les Allemands, il prépare l'école de la guerre d'où il sort en 1924 avec un rang médiocre. La carrière militaire de Charles de Gaulle est honorable, plutôt brillante ; elle n'est pas retardée par son indépendance d'esprit. Néanmoins, elle présente la particularité d'être la carrière d'un officier qui écrit (...)
[...] C'est une série d'étude sur diverses époques de l'Allemagne en guerre. Charles de Gaulle se prononce déjà contre les systèmes universels, les doctrines a priori, et prône un empirisme inspiré par les circonstances. A la guerre, à part quelques principes essentiels, il n'y a pas de système universel, mais seulement des circonstances et des personnalités Il explique ainsi comment les différentes défaites de l'Allemagne et de la France s'expliquent car les Etats Majors étaient restés fidèle aux modèles de guerre antérieurs. [...]
[...] La politique intérieure : Elle a pour but d'assurer la grandeur de la Nation. Sa critique vise avant tout la faiblesse du régime et des institutions le régime qui a le recul pour loi et l'abandon pour destinée qui donne un cadre dans lequel rien de solide ne peut être construit. C'est pourquoi il manifeste un implacable mépris envers les barrachins (parlementaires RPF qui entrent dans le système et soutiennent Pinay en 1952, du nom d'un de leurs chefs.) et critique violemment les parlementaires ARS. [...]
[...] Jean Touchard poursuit l'analyse des textes de de Gaulle. Il note l'apparition d'un ton dramatique et dégage les thèmes principaux : La France est en péril de mort : en 1947-48, c'est la menace communiste qui est mise en avant (cf. les textes de 1947 sur les risques de l'hégémonie soviétique, le rideau de fer à deux étapes du tour de France en 1950 (cf. Corée) c'est le spectre d'une guerre mondiale qui est agité, en 1951- 52 (après les élections), le risque est celui de l'enlisement dans le système, en 1953-54, l'indépendance française est menacée par la CED. [...]
[...] La politique européenne et les relations avec l'Allemagne : Le général de Gaulle est favorable à une Fédération européenne et se prononce en faveur d'un referendum des Européens libres (1949). Cependant, il montre sa défiance à l'égard des institutions supra nationales et veut une Europe des Etats. D'autre part, c'est à la France que doivent revenir le devoir et la dignité d'être le centre et la clef de l'Europe. Sur l'Allemagne, la position de de Gaulle a énormément variée. Il réclame d'abord le démembrement de l'Allemagne et le rattachement de la Sarre à la France (1947), dénonçant les absurdes accords de Londres (1948) par crainte du danger permanent que représente l'Allemagne. [...]
[...] Cela ne l'empêche pas de dénoncer vivement le péril communiste dès 1947 un chancre près du cœur de la France la plaie affreuse du séparatisme L'anticommunisme de de Gaulle est un trait commun au RPF (c'est la principale motivation du vote RPF en 1951) mais il se différencie de celui de Paix et Liberté (mouvement anticommuniste et atlantiste dirigé par Jean Paul David) qui se développe à partir de 1951 et dont le RPF se méfie car il sent un peu trop l'odeur du $ La politique atlantique et les relations avec les Etats-Unis : Si de Gaulle rend hommage aux Etats-Unis, les relations se détériorent vite et il critique la politique américaine en Europe (le pacte atlantique est une très heureuse et très importante manifestation d'intentions mais l'Europe doit être réarmée et le général veut des précisions sur l'aide américaine). Il s'élève contre la présence de bases américaines au Maroc et en France (1951) au nom de l'indépendance. Il évolue vers un anti-américanisme croissant puisqu'il accuse le régime de tout céder aux EU et le gouvernement américain de faire pression sur le gouvernement et le Parlement pour qu'ils acceptent la CED. [...]
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