Depuis son appel du 18 juin 1940, comme chef d'État de la France Libre, Charles de Gaulle (1890-1970), occupe une place à part dans l'histoire de la politique française. De 1946 à 1958, il s'oppose à la IVème République, la qualifiant de régime des partis (le pouvoir des parlementaires est étendu). La IVème République est confrontée à de nombreux problèmes (Guerre Froide, décolonisation) que la pratique des institutions ne permet pas de résoudre facilement. L'évolution de la guerre d'Algérie affaiblit le régime : les partis politiques et l'opinion publique se divisent sur le devenir de l'Algérie et la capacité du pouvoir à régler cette question (...)
[...] L'opposition au gaullisme s'amplifie. Aux élections présidentielles de 1965, de Gaulle est mis en ballottage au premier tour des élections par François Mitterrand qui rassemble la Gauche et par Jean Lecanuet candidat centriste et européen Le général est élu au deuxième tour avec 55,2% des voix, mais ce ballottage est vécu comme un demi-échec. Les élections législatives de 1967 voient une nette progression de l'opposition (la majorité gaulliste ne détient plus qu'un seul siège de majorité). C'est dans ce contexte que le régime est ébranlé par la crise de mai 1968. [...]
[...] De Gaulle réplique par la dissolution de l'Assemblée nationale. Il triomphe avec 62% de oui au référendum du 28 octobre 1962. La révision constitutionnelle acquise par référendum en 1962, qui instaure l'élection du président de la République au suffrage universel, contribue à légitimer la prééminence du président et la théorie du domaine réservé - - De Gaulle fait de la politique extérieure et de la politique de défense son domaine réservé Il inaugure une politique d'indépendance nationale dite des mains libres à l'égard des blocs, il rejette la double hégémonie exercée par les États-Unis et l'URSS. [...]
[...] Charles de Gaulle présente la constitution aux Français le 04 septembre 1958. Elle est ratifiée massivement par référendum (près de 80% de oui Le parti communiste et quelques personnalités comme François Mitterrand votent non car ils désapprouvent les conditions de retour du Général de Gaulle et craignent l'établissement d'un pouvoir personnel. La pratique du pouvoir renforce le pouvoir présidentiel. De Gaulle mène à son terme la décolonisation en Afrique noire, en créant en 1958 la Communauté française qui conduira peu à peu les pays à l'indépendance. [...]
[...] Le 13 mai 1958, une manifestation d'Européens à Alger tourne à l'insurrection et un comité de salut public crée autour des généraux Massu et Salan, réclame le retour de de Gaulle. Le 15 mai 1958, de Gaulle dénonce l'impuissance de ce régime et se déclare prêt à revenir au pouvoir. Le 1er juin, de Gaulle est investi comme président du Conseil, le lendemain l'Assemblée lui accorde les pleins pouvoirs pour six mois et le droit de réviser la Constitution. Quelle nouvelle conception du pouvoir est proposée par de Gaulle dans la Constitution de la Vème République ? [...]
[...] Conclusion. De 1958 à 1959, la pratique gaullienne des institutions est allée dans le sens d'un renforcement du pouvoir présidentiel. Ce régime, né dans l'épreuve de la guerre d'Algérie, remodelé lors de la crise politique de 1962, a surmonté la crise aiguë de mai 1968. De Gaulle a fondé un régime stable. Aux élections présidentielles de 1969, un gaulliste (G. Pompidou) succède au général de Gaulle. La Vème République s'enracine peu à peu. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture