État, guerre, paix, Morgenthau, Waltz, Mearsheimer, Kant, théories réalistes, théories libérales, théories constructivistes, Wendt, outils diplomatiques
L'invasion russe en Ukraine, ou encore la reprise des affrontements dans la bande de Gaza, rappellent que la paix et la guerre constituent les deux faces d'une même réalité géopolitique. Les États cherchent à résoudre leurs différends de manière pacifique, par la négociation ou la médiation depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et l'instauration d'un ordre international fondé sur le droit. En effet, la Charte des Nations Unies de 1945 a posé comme principe fondateur l'interdiction du recours à la force dans les relations internationales (RI), à l'exception de la légitime défense.
[...] Dans quelle mesure et par quels moyens l'Etat peut-il donc à la fois faire la paix et se tenir prêt à mener la guerre ? Perspectives théoriques Les théories réalistes Les théories réalistes considèrent que la puissance et la sécurité nationale priment dans les RI. La politique mondiale s'inscrit dans une logique d'anarchie où aucune autorité supérieure ne peut arbitrer les conflits entre États. Thucydide observe dès l'Antiquité que la rivalité entre puissances est une source majeure de guerre dès lors qu'un déséquilibre s'instaure. [...]
[...] Les outils diplomatiques pour faire la paix Les OI Dès 1945, la Charte des Nations Unies a conféré un rôle central aux OI pour développer la coopération entre les États. L'ONU offre ainsi un cadre permanent de discussion à travers son Assemblée Générale et son Conseil de Sécurité, où siègent l'ensemble des nations. L'UE représente quant à elle un exemple réussi d'intégration régionale, parvenant à transcender les antagonismes du passé entre ses Etats membres au profit d'un espace de paix et de projets communs. [...]
[...] Bien que des limites persistent parfois, ces cadres internationaux promeuvent le dialogue entre nations et canalisent leurs rivalités. Négociation et médiation La négociation et la médiation sont des outils privilégiés pour résoudre pacifiquement les tensions entre États ou dans les conflits intraétatiques. Elles permettent aux parties prenantes de se mettre autour d'une table pour trouver un compromis acceptable par tous. Un exemple réussi est celui du Timor-Leste. Cette ancienne colonie portugaise avait fait l'objet d'une occupation violente par l'Indonésie dans les années 1970. [...]
[...] Cette vision est partagée par des courants économiques libéraux mettant en exergue le rôle pacificateur du libre-échange. Pour les libéraux, la démocratie et l'interconnexion croissante des économies poussent les nations à coopérer via la négociation diplomatique plutôt que la confrontation militaire. Aujourd'hui, certains conflits opposant des démocraties ainsi que le risque de tensions commerciales relativisent quelque peu cette théorie. Les théories constructivistes Elles mettent l'accent sur le rôle des idées et des normes dans la définition des intérêts et des comportements des acteurs internationaux. [...]
[...] Ces théories et outils diplomatiques éclairent comment un État peut concilier attachement à la paix et préparation au conflit. Si négociation et coopération sont fondamentales, le recours à la force demeure exceptionnellement justifié. La diffusion planétaire de valeurs pacifiques a permis une stabilité durable. Néanmoins, tant que persisteront compétition stratégique et défense de souverainetés fortes, la préparation militaire restera nécessaire. L'État doit concilier puissance et coopération car sa nature ambivalente fait qu'il ne peut renoncer entièrement ni à la guerre ni à la paix. [...]
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