Le XXème siècle commence par un événement qui défie la raison et détruit les idéaux humanistes : La Première Guerre mondiale et ses huit millions de morts. En 1916, tandis qu'à Verdun la bataille fait rage, un groupe de réfractaire exilés à Zurich, en terrain neutre, se retrouve dans une taverne de la Spiegelgasse (ruelle du miroir), rebaptisée bientôt Cabaret Voltaire. Il s'agit d'artistes cosmopolites qui se détournent du grand carnage et du système culturel et social qui y a abouti : (...)
[...] Un autre ancien combattant en uniforme réagit à cette énergique démonstration par une crise d'épilepsie. L'interaction du public n'était pas celle escomptée. Les dadaïstes berlinois placardèrent leurs slogans dans toute la ville : Dada vous botte les fesses et vous aimez ça ! Ils s'affublèrent d'étranges costumes de théâtre (Grosz adopta le costume de l‘incarnation de la mort). Berlin avait transformé Dada, lui conférant un caractère plus offensif qu'auparavant. Ils entamèrent une tournée en Tchécoslovaquie et leur retour à Berlin en 1919, fut marqué par l'apparition sur la scène du metteur en scène Piscator. [...]
[...] Dans l'histoire de l'art du XXeme siècle, la performance a occupé une place de premier plan pour briser les catégories et indiquer de nouvelles orientations. C'est ainsi qu'elle fut l'activité fondatrice des dadaïstes. Les idées étaient mises à l'épreuve en premier, ne les exprimant dans des objets que plus tard. Les premiers dadaïstes zurichois furent ainsi poètes, comédiens, artistes de cabaret, agitateurs. La performance est une façon d'en appeler directement au public, de heurter l'auditoire pour l'amener à réévaluer sa propre conception de l'art et de ses rapports avec la culture. [...]
[...] A partir de 1921, les relations entre Picabia, Breton et Tzara se détériorent. En juillet 1923, La soirée du cœur à barbe au cours de laquelle est donnée la pièce de Tzara Cœur à gaz marque la rupture radicale avec Breton, Aragon et Eluard et la fin du dadaïsme parisien. Breton en arrivera même aux mains avec un des interprètes Pierre de Massot mais la vérité est que les évènements prendront la tournure d'un véritable coup de force de la part des futurs surréalistes pour empêcher la représentation. [...]
[...] Les performances à Paris et la fin de Dada Tzara prend l'assaut de Paris en 1919 où Dada explose de 1919 a 1924. Entre temps, Picabia et Marcel Duchamp avaient été à la pointe des idées avant-gardistes de New York. Picabia qui s'était présenté au contingent dada lors d'une réception à Zurich en 1918, importa dada à New York. Man Ray et Stieglitz joignirent le mouvement. Arthur Cravan lui, avait déjà rallié les partisans de Paris et New York et fait des performances à lui seul. [...]
[...] Décrire pourtant les lendemains de Dada apparaît difficile. Siècle porté par la révolte, on peut tracer une ligne des dadaïstes aux punks (affichant leur dégoût de la société), aux néodadaïstes, artistes Fluxus, situationnistes etc. Le compositeur John Cage concevant ses concerts sur les procédés du hasard est à sa façon un des héritiers de Dada Nombre de chorégraphes ou metteurs en scènes utilisent à leur tour le procédé du happening, fréquent aujourd'hui la performance elle-même sévissant au coin de la rue. [...]
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