Le Ministère de la Culture est créé en 1959, et A. Malraux devient le tout premier ministre de la Culture en France. Ce ministère a, selon le décret qui le présente, « pour mission de rendre accessibles les oeuvres capitales de l'Humanité, et d'abord de la France, au plus grand nombre possible de Français ; d'assurer la plus vaste audience à notre patrimoine culturel, et de favoriser la création des oeuvres de l'art et de l'esprit qui l'enrichissent".
À la veille des années 1960, le souci d'une accessibilité de la culture annonce une ère de changements considérables, où toutes les nouveautés issues de la révolution technologique des XIXe et XXe siècles vont enfin se démocratiser, ainsi que toutes les pratiques culturelles qui les accompagnent.
Dès lors, on va parler d'une « culture de masse », à son apogée en France dans les années 1960. Appréciée par un grand nombre, elle s'oppose donc à la culture qualifiée d' « élitiste » ou d' « avant-garde », qui ne toucherait qu'une partie aisée et instruite de la population. Bien qu'objet d'un grand nombre d'études, la culture populaire n'a pas de définition qui fasse l'unanimité au sein de la communauté de ses spécialistes. Elle se définit donc souvent par opposition à d'autres types de cultures.
[...] L'image et les médias sont aussi des vecteurs du développement de la culture de masse en France : on parle de mass média depuis plusieurs décennies en France déjà, et comme le dit D. Kalifa : la culture de masse est une culture de l'image La presse illustrée permet à un public plus jeune de la comprendre, et les enfants -issus du baby-boom ont leurs propres livres imagés. Les photos, et la facilité de leur reproduction permettent de rendre plus efficaces certains enseignements, comme la géographie. [...]
[...] Puis, on pourrait voir en quoi la culture de masse se révèle être le thermomètre de l'air du temps. Enfin, il serait intéressant de voir que la culture de masse est aujourd'hui une culture de l'écran prise en compte politiquement, et qui refuse l' américanisation I. Dans les années 1960, la notion d'une civilisation des loisirs apparaît en Europe et touche ainsi la culture de masse française 1. D'abord, l'ère de la consommation de masse commence, et entraîne avec elle celle d'une culture de masse. [...]
[...] On pratique aussi beaucoup l'art en amateur, en inscrivant les enfants à des cours de musique, par exemple Enfin, on assiste au développement d'une culture populaire urbaine, prise en charge par les politiques. Les villes apportent un soutien à l'art afin d'asseoir leur image. À grands coups de festivals, de foires, de fêtes, sans plus aucune orientation politique, elles sont devenues de véritables entrepreneurs culturels (JP Rioux), en compétition entre elles au niveau national. En période de chômage de masse, la culture a une fonction de réinsertion ! [...]
[...] La machine culturelle française est lancée, s'est certes calmée après l'agitation des années 1960, et la culture semble être créatrice de lien social, tissant des liens entre générations et groupes distincts : on la perçoit comme un facteur de cohésion non négligeable On peut ensuite mesurer à quel point la culture populaire est sensible au contexte dans lequel elle évolue, à travers deux exemples : le mouvement hippie, venu des États-Unis, devient partie intégrante de la culture populaire des années 1970, et ses membres se reconnaissent dans la lutte contre la guerre au Vietnam : ils sont des pacifistes, nés de l'après- guerre, portant dans leurs gènes une volonté de renouveau perçue comme utopique par les générations antérieures. La culture est, en quelque sorte, le thermomètre de la situation politique. L'année 1973 va ainsi être une année de rupture, où la culture populaire amorce un tournant, la population encaissant le choc de la crise économique qui bouleverse les habitudes établies depuis quelques années au niveau culturel. [...]
[...] Ces pratiques audiovisuelles domestiques occupent plus de place dans l'emploi du temps des Français que le travail ! Si, comme certains le disent, la télé a tué le livre (on lit moins dans les années 1990 que dans les années 1980), elle n'a cependant pas enrayé l'écoute de la musique. Les Français sont trois fois plus nombreux qu'en 1973 à écouter de la musique et cet engouement a profité aux genres pop-rock et musiques actuelles O. Donnat souligne, à propos de la généralisation des équipements, que la souris d'ordinateur et la télécommande sont des armes permettant de passer de l'émission ou du site Internet le plus culturel au jeu ou au téléfilm le plus stéréotypé, contribuant ainsi à dissiper les différences entre art et divertissements qui s'interpénètrent dans la culture de l'écran Ces pratiques n'entraînent pas le repli sur soi, puisque les Français sortent davantage qu'auparavant. [...]
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