Si la décennie qui suit immédiatement la fin de la guerre est consacrée, en Europe, à une difficile reconstruction, tant d'un point de vue matériel que sur le plan moral, les années 60 marquent un tournant dans l'évolution du style de vie Ouest-européen. Le retour de la prospérité économique crée des conditions favorables à la réhabilitation des loisirs et à leur diversification. De nouvelles distractions voient le jour, qui visent de nouvelles cibles. Même les classes les moins favorisées commencent à avoir accès à ce que l'on appelle très rapidement une « culture de masse ». Mais l'on ne sait pas exactement ce que recouvre ce terme de « culture de masse ».
On peut entendre la culture comme un ensemble de pratiques et de comportements, se traduisant par l'utilisation d'objets réalisés grâce à différentes techniques. La définition de la deuxième partie de l'expression est plus difficile : parle-t-on d'une culture de « masse » au sens sociologique, ou d'une culture de « masse » où l'on sous-entendrait plutôt une définition quantitative ?
Ce terme de « culture de masse » est souvent employé, et ce dès son apparition, dans un sens plutôt péjoratif : cela serait une forme de culture subalterne. Même quand on ne veut pas la déprécier, la culture de masse semble se définir de façon « négative » : par comparaison avec une autre forme de culture. Mais à quoi l'oppose-t-on vraiment ? Qu'est-ce qui justifie le sentiment que les années 60 connaissent un bouleversement dans le domaine culturel ?
[...] De même, en Allemagne, c'est le chant choral et la pratique musicale qui connaissent un succès inégalé dans les pays voisins. Culture de masse contre culture des élites ? Il faut à présent envisager la culture de masse en tant qu'elle s'opposerait à une culture des élites : on s'intéressera dans cette partie à une conception de la culture de masse comme la manifestation tangible de l'accession de toutes les couches sociales aux pratiques culturelles. o La démocratisation de la culture ? [...]
[...] Enfin, la littérature connaît aussi le développement de nouveaux genres, comme en témoigne le succès de romans policiers, des SAS de Gérard de Villiers, des œuvres de San Antonio. un ressort fondamental : le comique Ces nouveaux genres culturels mériteraient que l'on s'attarde plus longuement sur chacun d'entre eux. Cependant, il est possible de les étudier au travers d'un ressort fondamental qui constitue un point commun entre chaque genre : le rôle du comique. Le comique est essentiel pour garantir la fonction de divertissement des pratiques culturelles, en particulier au cinéma ou à la télévision. [...]
[...] La démocratisation de la culture est à relativiser, dans la mesure où le nombre de familles dans lesquelles il n'y a aucun livre, où dont les membres affirment ne jamais lire, reste très important, surtout dans les couches sociales les plus basses. La culture ne progresse donc pas partout de la même manière. o Une culture au rabais ? Des formes d'art moins nobles ? Très vite, on assiste à l'apparition, à l'initiative des classes supérieures les plus cultivées, d'une critique acerbe de ce qui représenterait une culture au rabais. [...]
[...] Peut-elle être commercialisée au même titre que les autres biens de consommation ? l'industrie de la culture A l'apparition théorique d'un marché de la culture correspond une traduction concrète : le développement d'une industrie de la culture Cette industrie cible un public particulier (sur lequel on reviendra plus tard) ; son objectif et sa raison d'être sont la diffusion et la distribution des produits culturels. Ceux-ci ne sont plus désormais uniques, ou du moins limités à quelques exemplaires ; ils sont, de plus en plus, produits en série. [...]
[...] o les progrès techniques baisse des coûts Les progrès techniques jouent un rôle fondamental dans la diffusion de la culture de masse. Cela se manifeste dans un premier temps par la baisse des coûts de fabrication des produits culturels. Ainsi, la fabrication en série entraîne une meilleure productivité des entreprises ; elles disposent de plus de moyens, qui font que la production leur revient moins cher. Cela se traduit par la création d'ouvrages à prix réduits : l'un des exemples les plus représentatifs est celui de la révolution du Livre de poche, en 1953, une collection qui rencontre un succès immédiat. [...]
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