« La société de masse ne veut pas la culture mais les loisirs », affirme Hannah Arendt, ce qui signifierait que la consommation de masse pourrait constituer une menace pour la culture. Tout d'abord, définissons la culture : d'après l'UNESCO, il s'agit de « l'ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l'être humain, les systèmes de valeur, les traditions et les croyances. » La culture revêt un sens plus large que la connotation intellectuelle qui lui est prêtée dans cette citation : elle incarne toutes les pratiques de l'Homme, variables selon les civilisations.
En outre, l'expression « consommation de masse » fait référence à un niveau élevé de consommation pour la majorité de la population, reposant sur la satisfaction des besoins essentiels et générant de plus en plus de besoins considérés comme superflus. La consommation de masse est fréquemment associée à une uniformisation culturelle à l'échelle mondiale du fait de la mondialisation et à une dégradation de la culture, dans le domaine artistique surtout. Ainsi, la seconde moitié du Xxème Siècle de l'immédiat après-guerre à la révolution Internet a traversé successivement une phase de croissance (les Trente Glorieuses) qui a conduit aux fondements de la consommation de masse dans les pays dits développés, puis une période teintée fortement par la crise économique et la stagflation depuis 1975. C'est pourquoi l'industrialisation et la modernisation des moyens de communication n'ont épargné aucune partie du globe, à différentes échelles tout de même entre un Nord développé et un Sud en voie de développement. Ce phénomène a contribué à asseoir la consommation de masse sur tous les continents, la confrontant dès lors à la culture des hommes du monde entier. Qu'en est-il ressorti ?
La consommation de masse a-t-elle balayé la culture au sens intellectuel comme le laissent entendre les superproductions hollywoodiennes? Ou, au contraire, l'a-t-elle amélioré en élargissant son accès à de plus en plus de personnes ? Quel a été l'impact de la consommation de masse sur la culture depuis 1945 ? (...)
[...] Celle-ci va de pair, entre autres, avec un équipement audiovisuel croissant et de nouvelles habitudes de consommation (le supermarché est un exemple clef) qui incarnent autant de traits culturels remodelés. Par ailleurs, la consommation de masse influence la culture du monde entier par les moyens colossaux qu'elle déploie (le marketing) et la fascination, consciente ou inconsciente, qu'elle suscite parfois. En conséquence, l'uniformisation culturelle et la logique de marché outrancière s'imposent dangereusement, bien qu'elles soient modérées par la persistance d'un rôle critique et d'une certaine indépendance dans quelques domaines culturels (les lettres, les arts) et particularismes prégnants (le régionalisme espagnol). [...]
[...] Ou, au contraire, l'a-t-elle amélioré en élargissant son accès à de plus en plus de personnes ? Quel a été l'impact de la consommation de masse sur la culture depuis 1945 ? Dans une première partie, nous aborderons l'émergence d'une culture de masse comme la transformation culturelle majeure du second XXème siècle; ensuite, nous traiterons les risques inhérents à la combinaison de la culture et de la consommation de masse : n'assistons-nous pas oisivement à une effrayante homogénéisation des cultures ou est-ce un risque imaginaire ? [...]
[...] Avec l'avènement de la consommation de masse, la culture de toutes les civilisations fait face à l'écueil de l'uniformisation et de la mercantilisation. La mondialisation de l'information couplée à de nouvelles habitudes de consommation dans les pays occidentaux ne signifie pas le déploiement de nouvelles valeurs positives non seulement dans les parties du globe concernées par la consommation de masse mais aussi là ou le reflet de cette société de consommation revêt une importance considérable : en Amérique latine, en Asie, au Moyen-Orient et en Afrique, de manière étroitement liée au stade de développement de chaque pays. [...]
[...] Les supports audiovisuels, la publicité et la consommation à grande échelle de produits identiques (l'exemple frappant de Coca Cola est significatif) constituent le revers de la consommation de masse en Amérique du Nord et en Europe, puis au Japon, au Moyen Orient et, encore plus récemment, dans les nouveaux pays industrialisés d'Asie l'Afrique étant moins impliquée car elle concentre des pays en développement. Ces transformations culturelles ont été dénoncées avec virulence à partir des années 1960: c'est le commencement d'une remise en cause du modèle productiviste, pourquoi consommer toujours plus ? Pourquoi acheter les mêmes produits dans les rayons des supermarchés ? [...]
[...] ) est une ouverture cruciale, universelle et inédite sur le Monde. Des pratiques culturelles autrefois élitistes s'étendent à une très grande majorité de la population dans les pays développés comme la Grande- Bretagne par exemple. Nonobstant, la consommation de masse, qui constitue une de ces pratiques culturelles nouvelles, est véhiculée par ses propres moyens de communication partout sur le globe; c'est pourquoi elle exerce une influence considérable auprès de l'entité encore solidaire de Tiers- Monde jusqu'aux années soixante-dix. En conséquence, certaines modifications culturelles, qu'elle apporte ou qu'elle préconise, sont vivement critiquées car elles paraissent dangereuses par certains aspects. [...]
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