La "masse"; ce n'est qu'au 20ème siècle que ce concept fait son apparition dans le vocabulaire; ce fait linguistique est tout à fait significatif d'une évolution réelle qui prend aujourd'hui, entre autres, le nom de mondialisation. La "masse" s'impose comme la nouvelle échelle à partir de laquelle il faut désormais penser les rapports humains. Mais, il ne s'agit pas seulement d'un nombre particulièrement important d'individus à prendre en compte, cette notion s'implante de façon bien plus profonde tout au long du siècle. En effet, la notion de "masse" devient une façon de penser: on pense en termes de "masses" et pour la "masse". La "masse" devient alors un principe de fonctionnement pour la politique, l'économie et même la culture, un rouage nécessaire. On peut ainsi qualifier le 20ème siècle "d'âge des masses" puisqu'il met en place une véritable culture de la masse, une culture des masses. Il s'agit donc de comprendre comment, mais surtout pourquoi, la notion de masse devient une notion centrale dans la compréhension des rapports humains (économiques, sociaux, culturels, conflictuels...) du 20ème siècle? Quelle est la logique de cette évolution, encore actuelle? Tout d'abord, on observe une massification des rapports économiques à travers un mouvement d'internationalisation. Or ce nouvel ordre économique international, supposant une interdépendance des intérêts des Etats, fonde un élargissement de la société nationale à une société mondiale. Enfin, ce mouvement général de massification des rapports humains donne naissance à une culture de la masse.
[...] En parallèle et dans la mêma perspective, la construction européenne se poursuit et ouvre ses frontières dans le cadre d'un marché commun avec la signature du traité de Rome le 25 mars 1957. Un système capitaliste de masse Si la construction d'un ordre économique mondial interdépendant se fait dans une perspective pacifiste, il ne faut pas oublier non plus que le système capitaliste est celui qui convient le mieux à la puissance dominante, celle des Etats-Unis; en effet leur énorme production nationale réclame de vastes marchés extérieurs aussi ouverts que possible. [...]
[...] Même en tenant compte d'une grande diversité selon les pays et les situations, cette culture a en réalité fort peu pénétré les classes populaires car elle était inadaptée à leurs besoins. Rejetant cette culture "bourgeoise" transmise notamment par l'école, les classes populaires n'en ont pas conservé pour autant leurs formes d'expressions propres: la civilisation urbaine et industrielle a fait rapidement disparaître les cultures traditionnelles, le folklore des civilisations rurales, au profit d'un autre type de culture, la culture de masse Une culture uniformisée Les classes populaires, en particulier, sont devenues consommatrices d'une culture-marchandise véhiculée par les "mass médias" (presse, collections de livre de poche, radio, disque . [...]
[...] Des organisations mondiales Le 20ème siècle est aussi celui des organisations internationales depuis la SDN après la Première Guerre mondiale jusqu'à la fondation de l'ONU au sortir de la Deuxième. Cette volonté de donner à la politique une dimension internationale dans un cadre institutionnalisé, rend compte de la nécessité de plus en plus nette de gérer de façon concertée des masses toujours croissantes et toujours plus interdépendantes, pour parvenir à préserver la paix internationale. Ainsi, dés sa création en juin 1945, l'Organisation des Nations Unies coiffe-t-elle de son autorité juridique le nouvel édifice de l'ordre économique et financier international: ses fondateurs considèrent en effet qu'à l'égal des actions de nature politique la coopération économique entre les Etats constitue non seulement un facteur de développement mais aussi une garantie du maintien de la paix. [...]
[...] Portes, De la scène à l'écran. Naissance de la culture de masse aux Etats-Unis, Belin J.P.Rioux, J.F.Sirinelli, Le temps des masses tome 4 de l'Histoire culturelle de la France, Seuil B. Lemonnier et alii, Médias et culture de masse en Grande-Bretagne depuis 1945, Armand Colin B. Lemonnier, Le développement de la culture de masse et Ph. Poirrier, Les pratiques culturelles au cours des années 1960 et 1970 in J-C Groshens, J.F.Sirinelli (dir.), Culture et action chez G. Pompidou, PUF D. [...]
[...] Une massification des rapports humains: une société mondiale Ainsi, l'internationalisation des rapports économiques forme-t-elle la base d'une internationalisation des rapports humains en général et, par conséquent, une massification de ces rapports qui doivent prendre en compte une part sans cesse croissante de la population mondiale. Il se forme en somme peu à peu une société mondiale, gérée à cette échelle et formée d'une masse croissante d'individus. Une politique et une diplomatie pour les masses Une diplomatie qui s'internationalise: prendre en compte de plus en plus l'ensemble du monde dans la diplomatie La foule fasciste La culture de masse peut devenir un instrument au service d'une idéologie. Dans les régimes totalitaires, la presse, la radio, le cinéma . [...]
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