La fête de la Saint Jean apparaît donc, d'abord, comme étant ancestralement liée au solstice d'été. En effet, l'origine de cet événement est le culte du soleil. On en retrouve les traces les plus anciennes en Mésopotamie où au IIIe s avant J-C, des célébrations débutaient la veille au soir et étaient données en l'honneur de Tammuz, Dieu tutélaire de l'abondance.
[...] Cette fête, qui était celle de l'apogée de l'Été, était marquée par la présence prépondérante de la musique. Dès le matin, résonnait le chant lors de la messe de la Saint-Jean. On composait l'Hymne à Saint Baptiste. Le soir, on organisait une veillée au cours de laquelle un grand feu était allumé avec des morceaux de bois que les jeunes gens allaient demander les jours d'avant dans chaque maison. Alors, les gens venus en nombre entraient en liesse et célébraient par des cris des danses orchestrées spontanément autour du bûcher. [...]
[...] - 6 Abbé Augustin Aubry, Contre le Modernisme, Téqui 1927. - 7 Traditions, rituels et résurgences des fêtes de la Saint Jean et du solstice d'été», Perrine Alranq, Marie Gaspa, Anna Wasniowska (Fondatrices du Théâtre des Origines) – 2016. - 8 Les liens sociaux dans la fête. Le partage d'un repas dans des bars kabyles parisiens, de Aurélie CATTELOIN, ,Pascal HUG, Cécile NIORT, Lucile RIVERA, Alyssia SCHWARZ, Aurélie THEPAUT,Université Paris V - Faculté des sciences humaines et sociales – Sorbonne Petites entreprises et petits entrepreneurs étrangers. [...]
[...] La fête comme un rite de passage Mais cette période était aussi l'occasion de voir se mesurer les jeunes gens du villages, appelés les conscrits, dans une épreuve initiatique : ainsi, par exemple, en Alsace, ils devaient franchir le feu, érigé avec des sarment de vignes. Y participaient les jeunes gens de 16 à 18 ans, portant des chapeaux couverts de fleurs, cueillies le jour même. La fête de la Saint-Jean cristallise donc un autre rôle : celui de liant social en favorisant rencontres et échanges entre les habitants. Elle consacre un « temps supendu » permettant également la mise en place de pratiques rituelles initiatiques devenues culture traditionnelle et populaire. III. Les fêtes de village en France au début du XXème siècle : A. [...]
[...] Dès lors, dans toute la Gaule, processions religieuses et festivités populaires d'extérieur se joignirent dans une grande fête annuelle2. A Tulle, par exemple, c'est au XIVe que l'on décida vraisemblablement de demander l'intercession de Saint Jean pour mettre fin aux « terribles fléaux » qui accablaient la région. On note de nombreux enchevêtrements de pratiques paiennes et de célébrations religieuses, d'ailleurs parfois ouvertement condamnées par l'église et notamment Saint Eloi au VIIe s. Dans la pratique, la fête de la Nativité de saint Jean Baptiste a pu être précédée par un temps de jeûne et qui aurait subsisté à la fin du XIIIe siècle. [...]
[...] Ainsi, au début du XXe il existe une résurgence des caractères festifs populaires, appelés résilience d'une culture commune partagée et entretenue5 en opposition à une culture devenue individualiste, isolationiste et de plus en plus virtuelle. En effet, si certains considèrent que « le modernisme est le grand fléau des temps présents »6, d'autres re investissent les célébrations populaires et la tradition afin de restaurer ou de solidifer une identité française qui tend à se perdre. On note ainsi que la fête de la Saint Jean fut l'objet de nombreuses apparitions/disparitions et peut etre envisagée comme un moyen de redynamiser une culture oubliée7. [...]
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