L'habitude fait séparer les Trente Glorieuses, époque mythique de grande croissance, à une période de croissance lente, les 30 piteuses, et finalement aux prémisses d'un renouveau de croissance que l'on supposé tiré par les Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (NTIC) mais qui l'a surtout été par des bulles technologiques, immobilières et financières.
De ce constat, il en ressort qu'aujourd'hui, même si les pays sont 1,5 fois plus riches qu'ils ne l'étaient sous les Trente Glorieuses, persiste un sentiment d'insatisfaction et de sensation d'appauvrissement. En fait, le niveau de satisfaction ne dépend pas du niveau de richesses, mais du rythme auxquelles celles-ci augmentent.
A la fin de la guerre, les situations économiques des pays capitalistes sont très différentes. Si les Etats-Unis n'ont pas connu la guerre sur leur sol, sauf Pearl Harbor, la Seconde Guerre mondiale a créé un bilan encore plus catastrophique que le premier pour les pays européens et le Japon. La production française a été réduite de 50 %, ce qui ramène le pays à la situation de 1890. Les Etats-Unis au contraire disposent de capacités de production qui sont à la fois les premières du monde et intactes.
[...] La diffusion des biens de consommation, la montée en puissance du salariat, l'uniformisation des modes de vie urbains et ruraux, ainsi que la réduction des inégalités par la création du SMIG en 1950, les conventions collectives et la redistribution de revenus sociaux favorisent une homogénéisation sociale. Une classe moyenne se développe, alimentée par le nombre croissant de cadres moyens, techniciens, employés ou même ouvriers qualifiés qui accèdent à la propriété privée du logement, à l'automobile, aux loisirs. À l'opposé, les paysans disparaissent progressivement au profit d'une catégorie d'agriculteurs moins nombreux, mais mieux formés et mieux équipés (Mendras, La fin des paysans). [...]
[...] Les guerres sont donc le moment où l'État encadre les grandeurs économiques. Aussi en 1943, sont créés des comités de planification et de répartition des ressources par secteurs économiques ainsi que le rationnement des denrées alimentaires. L'État donne par ailleurs cours forcé au billet de banque pour en limiter sa convertibilité en or, celle-ci étant devenue impossible du fait des transferts d'or aux États-Unis. L'État acquiert donc de nouvelles fonctions : réglementation beaucoup plus forte de l'activité, imposent des limites à la consommation Les troubles qu'induit la guerre font de l'État la seule instance capable d'assurer la coordination du fait de la désorganisation des marchés. [...]
[...] Les multinationales des années 50- 60 sont de types secondaires ; les entreprises s'implantent à proximité des marchés, essentiellement les entreprises américaines qui viennent s'implanter massivement en Europe comme la General Motors, au point même que la deuxième puissance industrielle des années 70 sera la production américaine à l'étranger qui représente 4 fois les exportations du pays du PIB et du commerce mondial. Cette multinationalisation, loin d'être déstabilisante pour la croissance, est source d'emploi et de diversification de l'offre. L'accroissement des grandes firmes est également soutenu par la facilitation du financement. En effet, au début des Trente Glorieuses l'autofinancement représentait encore les du financement des entreprises, mais était largement insuffisant pour couvrir les besoins d'investissements élevés. Aussi, les entreprises doivent-elles faire appel à des ressources externes : marchés financiers et le crédit bancaire. [...]
[...] Les accords de Bretton Woods posent la base du nouveau système monétaire international qui devait assurer surtout la stabilité des taux de change. Seuls deux pays participèrent activement à la négociation : l'Angleterre et les États-Unis (voire document). Fut adopté le projet américain de H. White qui supposait une dose beaucoup moins forte de supranationalité dans son fonctionnement, puisqu'il instaurait le dollar comme pivot du nouveau système avec la définition d'une parité or pour la monnaie américaine et d'un taux de change fixe des autres monnaies par rapport au dollar. [...]
[...] Ainsi, lorsque l'économie se trouvait en situation de ralentissement, le déficit budgétaire et une politique monétaire expansive devaient permettre de relancer l'activité (Angleterre, 1954-1955). Au contraire, en cas de surchauffe, un retour vers l'équilibre budgétaire associé à une limitation de la masse monétaire étant censé réduire les tensions inflationnistes comme ce fut le cas lors des plans de stabilisation Pinay (1952-1958). Une adaptation fine de la politique économique conjoncturelle devait ainsi assurer une régulation fine de l'économie et limiter les aléas du marché. [...]
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