Ce travail est un essai développer à partir du thème : les crises religieuses et politiques entre la papauté et la couronne d'Angleterre entre les règnes d'Elisabeth Ire et Jacques VI d'Ecosse, réalisé pour un cours de Master 2 sur la construction des états modernes et de la société de cour.
[...] On peut donc lire dans cet acte de nonretour de la papauté, une décision personnelle de la part du pape de traiter la question anglicane avec sévérité. En effet, pour la papauté, fortement amoindrie par le sac de Rome en 1527 sur le plan européen, a alors besoin de marquer les esprits des princes au moment où l'Église se lance dans la Contre-Réforme. Par l'excommunication de la reine d'Angleterre, le pape cherche à montrer à tous qu'il a encore un certain poids dans l'échiquier politique européen (il s'avère par la suite que la bulle a très peu d'effet en Angleterre). [...]
[...] Sous le règne d'Élisabeth, la communication va plutôt se faire à l'extérieur du royaume, dans les pays protestants, notamment en Suisse. Nous pouvons prendre l'exemple de la Réfutation de la bulle papale contre Élisabeth, reine d'Angleterre, par Heinrich Bullinger en 1571, où l'auteur promeut l'idée d'une « conscience commune 9» des pays protestants. Mais ici, l'initiative ne vient pas de la couronne anglaise, qui a plutôt une politique de l'indifférence envers le Saint-Siège. Les choses s'inversent au moment du règne de Jacques Ier, où c'est alors le roi qui prend la plume pour défendre lui-même ses idées, opposé non plus au pape directement, mais à un représentant, le cardinal Bellarmin. [...]
[...] Cette différence est particulièrement importante, parce que cela change la façon dont on conçoit l'Etat, et l'homme qui est à sa tête. En donnant une importance primordiale à la nation plutôt qu'à la confession, Jacques Ier, d'une part, affirmer le caractère absolu de son pouvoir, indépendant de l'Église romain, et d'autre part, il essaie de former un bloc civil national qui dépasse les conflits confessionnels. L'identité de l'individu anglais ne doit plus porter sur sa confession, mais sur son appartenance au corps civique. [...]
[...] Concrètement, les règnes d'Élisabeth Ière et mais surtout de Jacques Ier, sont marqués par la crainte de la désobéissance de la population, ou d'une partie de la population (les minorités religieuses catholiques et puritaines), voir le retournement de ces populations contre le monarque, mettant sa vie en danger. Les crises entre la couronne et le pape vont participer à amplifier cette crainte, et à la faire complètement basculer dans le cadre des affrontements religieux. C'est notamment le cas au moment de l'excommunication d'Élisabeth Ière. [...]
[...] La controverse suscite au sein même de la communauté catholique d'Angleterre un débat sur les limites du pouvoir papal sur le roi. George Blackwell, archiprêtre catholique à Londres, va pour sa part soutenir le roi et 5 Pape Pie Regnans in Exclesis, Papal Enclyclical Online (en Latin), le 25 février 1570 (https://www.papalencyclicals.net/paul06/p5regnanslatin.htm , consulté le 11 novembre 2021). Traduction personnelle défendre le serment d'allégeance auprès du clergé anglais par la rédaction de deux textes, His Answeres upon Sundry His Examination, et A Large Examination, dans lesquels Blackwell conteste la possibilité pour le pape de déposer les souverains. [...]
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