Mai 1968 est un sujet large d'interprétation certes, mais ses interprétations ne sont pas aisées en ce que l'évènement a souvent été enclin à des présupposés. On a en effet souvent tendance à interpréter mai 68 comme un mouvement exclusivement étudiant qui s'est généralisé au monde ouvrier. En réalité, il s'agit d'une crise aux dimensions multiples : politique, sociale et économique. C'est donc en multipliant les regards sur les phases qui ont jalonné cette crise que l'on pourra obtenir une vision qui soit la plus large possible de l'évènement.
Cependant, même en développant une vision aussi large soit elle, il est des paradoxes que l'on peut difficilement expliquer. En effet, on retient de Mai l'audace de ses slogans : « Jouissez sans entrave », « Il est interdit d'interdire » ainsi que son atmosphère ludique, la libération de la parole et du sexe, le rêve et l'utopie. Mais cette allure d'individualisme contraste pourtant avec les discours d'inspiration léniniste ou les défilés au son de l'Internationale. Autre ambiguïté, bien que ce phénomène soit inscrit dans l'histoire, il est vécu et contemplé par les contemporains comme un évènement séparé de l'histoire. Cet évènement qui a entraîné le renversement du pouvoir de l'Etat, des partis et des syndicats est souvent dépeint comme quelque chose de prodigieux, de non inscrit dans la réalité des faits. C'est sans doute son caractère extraordinaire qui a poussé les historiens à analyser les raisons de son apparition et les ressorts de son développement.
Ainsi, nous pouvons nous demander dans quelle mesure mai 1968 prend-il une tournure particulière en France alors que des mouvements sociaux semblables transcendent d'autres pays industrialisés au même moment ? En effet, la crise de mai 1968 présente des aspects communs avec les révoltes sociales du passé mais, dans son déroulement et ses causes, elle est un moment profondément original : elle débute par un violent mouvement de protestation étudiante, entraîne une mobilisation des salariés et débouche sur une crise politique. Le mouvement étudiant français, assez analogue à ceux qui agitent alors les Etats-Unis ou la RFA, débouche dans l'hexagone sur une crise politique majeure.
[...] Seulement, la baisse de la production provoquée par les grèves engendre en partie une hausse des prix et des salaires, une crise de confiance une baisse de la compétitivité des produits français et une augmentation des déséquilibres extérieurs. Une dévaluation du franc est alors appliquée. Ceci marque le début déclin économique français. Par ailleurs, jusqu'en 1976, on assistera à de nombreuses grèves ouvrières qui impliquent de nouveaux secteurs (ouvriers non qualifiés, femmes, immigrés, jeunes d'origine rurale . La grève de Lip en 1973 apparaît comme une innovation avec la mise en place d'une gestion démocratique de l'entreprise. Les événements de mai 1968 marquent une division politique qui a des répercussions dans la société française. [...]
[...] La pluridisciplinarité est recherchée dans le groupement des U.E.R., le remodelage des universités et la création de nouvelles disciplines et de nouveaux diplômes. La loi d'orientation marque une étape décisive dans le destin politique de l'université française. Elle engendre une forte poussée du parti communiste dans la conquête du pouvoir universitaire. Le système de cogestion pour lequel le mouvement de Mai s'était battu triomphe donc d'une certaine manière même si pour sauver la face les gaullistes parlent plutôt d'un système de participation qui est plus en accord avec leur doctrine. [...]
[...] Allant des socialistes au MRP, un nouveau paysage politique se dégage et que le général de Gaulle doit affronter. Deux innovations vont mettre en difficulté le gaullisme : ( L'apparition des candidats d'opposition à la télévision accroît leur audience et bouscule l'opinion publique, ( La publication de sondages permet au public de suivre la cote des principaux candidats. Ces nouveautés vont révéler l'effritement de la suprématie du général de Gaulle et favoriser ainsi la percée d'adversaire aux assises politiques solides. [...]
[...] Les grands principes mis en œuvre par cette loi sont l'autonomie, la participation et la pluridisciplinarité. Cette réforme rend les universités autonomes. Il s'agit d'une autonomie administrative, pédagogique et financière. Les universités déterminent désormais les modalités d'enseignement et le contrôle des connaissances. Il est prévu que les universités et les U.E.R soit administrées par un conseil élu et dirigées par un président et des directeurs eux-mêmes élus. L'établissement dispose maintenant de dotations budgétaires affectées par l'État mais aussi de ressources propres d'origine publique ou privée. [...]
[...] En effet durant des années le gouvernement avait refusé les revendications et propositions de négociations des syndicats. Selon la CGT, les comptes en retard doivent être réglés. Nous avons pris nos responsabilités, au gouvernement et au patronat de prendre les leurs La CGT, même si elle a lutté pour l'union des forces ouvrières et démocratiques avec un programme commun aux différentes organisations syndicales, garde son indépendance. Le 21 mai, la France est toujours paralysée. La CGT tient une conférence de presse sous la présidence de Benoît Frachon (secrétaire général de la CGT de 1947 à 1967), dans le but d'évoquer les aspects fondamentaux de la situation. [...]
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