A la fin des années vingt, la crise venue des Etats-Unis se généralise, amplifiant ainsi les déséquilibres du continent européen. La crise économique semble néanmoins amorcer un processus d'unification économique. Plusieurs modèles d'Europe sont alors pensés durant les années trente. Les questions économiques et financières posées par le contexte de crise sont au centre du débat sur l'unification européenne. La coopération entre les Etats apparaît ainsi comme un remède efficace à la crise. Le rapprochement européen doit toutefois faire face aux divergences économiques et politiques des grandes puissances. Ces difficultés de coopération internationale mettent en avant l'idée que des projets d'organisation globale sont trop audacieux. De l'échec des projets fédéralistes émerge l'idée régionaliste, comme projet progressif, qui semble dès lors mieux correspondre au contexte international des années trente.
Le contexte de crise auquel fait face l'Europe pose de véritables difficultés de convergence en matière d'organisation économique de l'espace européen. La coopération européenne est-elle capable de surmonter ces divergences de politiques économiques ? Il convient de s'interroger si ce sont les antagonismes politiques entre puissances européennes ou bien la crise économique en elle-même qui constituent un frein au processus d'unification économique. Nous tenterons de démontrer que le processus d'unification est à cheval entre scission et cohésion européenne dans les années trente.
[...] Le plan constructif français présenté à la CEUE le 16 mai 1931 est perçu comme une réponse à la tentative d'union douanière entre l'Allemagne et l'Autriche. L'objectif est d'organiser des relations entre les pays agraires de l'Est et les pays industriels. Francis Delaisi avait déjà fait référence, dans son ouvrage intitulé Les deux Europes[13], à une Europe bipolaire : des unions économiques intra-européennes qui se rapprocheraient progressivement afin de former, à terme, un marché européen. La France soumet enfin à la SDN, le 3 mars 1932, le plan Tardieu. [...]
[...] Delaisi (Francis), Les deux Europes Paris, Payot p. Schirmann (Sylvain), Quel ordre européen ? op. cit., p.196. Schirmann (Sylvain), Quel ordre européen ? op. cit., p.193. Schirmann (Sylvain), Crise, coopération économique et financière entre Etats européens 1929-1933 op. cit., p.115. [17]Berger (Françoise), Les milieux économiques et les Etats face aux tentatives d'organisation des marchés européens dans les années trente p.4. [...]
[...] Schirmann (Sylvain), Visions de la construction européenne au cours des années trente Université de Metz, p.12. Schirmann (Sylvain), Quel ordre européen ? op. cit., p.190. Ibid., p.191. Ibid., p.193. Demangeon (Albert), Les conditions géographiques d'une union européenne : Fédération européenne ou ententes régionales ? Annales d'histoire économique et sociale, septembre 1932, pp. 433-51. Jilek (Lubor), Projets d'union économique dans l'espace danubien jusqu'en 1938 : les projets d'Elemér Hantos et de Milan Hodza Séminaire international organisé par Eric Bussière, Michel Dumoulin et Sylvain Schirmann, Paris, CHEFF p.17. [...]
[...] Plusieurs modèles d'Europe sont alors pensés durant les années trente. Les questions économiques et financières posées par le contexte de crise sont au centre du débat sur l'unification européenne. La coopération entre les Etats apparaît ainsi comme un remède efficace à la crise. Le rapprochement européen doit toutefois faire face aux divergences économiques et politiques des grandes puissances. Ces difficultés de coopération internationale mettent en avant l'idée que des projets d'organisation globale sont trop audacieux. De l'échec des projets fédéralistes émerge l'idée régionaliste, comme projet progressif, qui semble dès lors mieux correspondre au contexte international des années trente. [...]
[...] Il faut se garder de penser qu'un traitement préférentiel puisse guérir définitivement le mal dont souffrent à présent les Etats agricoles explique le représentant belge. La France, quant à elle, doute fort des conditions de sa faisabilité mais il faut toutefois noter que le gouvernement français travaillait sur le mémorandum Briand. Le dossier s'enlise, et la conférence est contrainte en mars 1931 de reconnaître l'impossibilité de se lancer dans la trêve douanière La SDN tente, malgré son échec, de développer certaines idées formulées par les participants lors de la conférence. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture